"La session extraordinaire était une session pour rien". C'est en substance ce que n'ont cessé de répéter les députés de l'opposition en juillet, jugeant qu'hormis le collectif budgétaire rectificatif pour 2012, le gouvernement n'avait aucun texte important à faire voter à cette période.
Pour la rentrée, c'est l'inverse: les députés rentrent de vacances le 22 août et il n'y aura pas de session extraordinaire en septembre. Pourquoi un soudain ralentissement ? Un anonyme de l'Elysée se justifie ce 29 juillet dans le JDD. Selon lui, l'actuel gouvernement n'a pas de projet dans les tiroirs du fait de l'alternance. Prendre le pouvoir d'un coup nécessite une mise en route plus longue :
"Il y a deux mois, on n'avait pas les commandes de l'appareil de l'Etat. En 2007, Sarkozy n'était pas dans une alternance. Sarkozy et Chirac ne s'aiment peut-être pas, mais ils étaient du même bord politique et l'administration travaillait déjà depuis un an sur les textes à venir."
Mi-juillet, un proche du Premier ministre justifiait déjà une certaine lenteur, revendiquant cette fois dans Le Parisien une philosophie différente du pouvoir: "Quand on voit les précédents, on se dit qu'il vaut mieux prendre son temps pour réfléchir, discuter avec les partenaires sociaux et se confronter avec les acteurs. Tout ne se fera pas en cent jours."