Tour à tour, les plus proches soutiens de François Hollande le lâchent. Ses propos tenus dans Un Président ne devrait pas dire ça… (Stock) ont suscité étonnement ou stupéfaction dans son propre camp. Même les ministres et proches Jean-Marc Ayrault et Jean-Yves Le Drian ont condamné les révélations sur les assassinats ciblés de jihadistes décidés pendant le quinquennat.
Même son de cloche ce 29 octobre chez les parlementaires socialistes. Dans Le Parisien , le député PS Sébastien Pietrasanta annonce que l’appel d’élus à la candidature de François Hollande est enterré :
"Il y a peu, j’avais dit oui à l’appel lancé par Bruno le Roux [le patron des députés PS, ndlr] en faveur d’une candidature du Président. Il n’est désormais plus question de le signer. Cet appel, d’ailleurs, n’existe plus.
"
Les propos de ce fidèle du chef de l’État viennent confirmer une hypothèse formulée le 18 octobre par Didier Guillaume. "L’heure n’est plus" à cet appel , estimait le patron des sénateurs socialistes, qui avait alors pressé François Hollande de "s’exprim[er] face aux Français".
Sébastien Pietrasanta, qui se dit malgré tout "fier" du bilan du quinquennat, déplore que *le livre* soit un "immense gâchis". L’élu des Hauts-de-Seine dit, amer :
"Il était notre candidat naturel. Mais, avec ce livre, le Président a tout cassé. Et nous, on rame derrière.
"
"Peut-être Manuel Valls saura-t-il mieux incarner et défendre notre action", espère le député socialiste. L’intéressé ne serait pas contre. "Si Hollande n’y va pas, dans la minute je suis candidat", a prévenu le Premier ministre . Qui pourra probablement compter, contrairement au Président, sur le soutien du PS.