Les propos rapportés dans Un Président ne devrait pas dire ça… (Stock) ont choqué jusqu’à la garde rapprochée de François Hollande. Claude Bartolone, Président de l’Assemblée nationale, a exprimé sa stupéfaction , quand le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis s’est dit "étonné" et "déboussolé" .
Ce mardi 18 octobre sur RFI, Didier Guillaume confirme une information du Parisien : l’appel des parlementaires à une candidature de François Hollande est reporté sine die. Les signataires potentiels auraient "demandé à réfléchir" après la parution de cet énième livre de confidences. Le patron des sénateurs PS admet que "l’heure n’est plus à cela" et presse le chef de l’État à s’exprimer "devant les Français" :
"Le livre a un peu rabattu les cartes - moi j'appelle un chat un chat. Je ne fais pas de langue de bois donc à partir de là, nous ne sommes plus dans la phase de sortir la liste qui était très nombreuse : les copains, les amis, les parlementaires qui voulaient soutenir François Hollande. L'heure n'est plus à cela. L'heure aujourd'hui est : il faut que François Hollande s'exprime devant les Français. [...] Je ne sais pas s'il va le faire. En tous cas, moi j'aimerais assez qu'il s'exprime face aux Français, qu'il dise pourquoi ce livre a été fait (qui a démarré en 2011 avant qu'il soit président de la République), qu'il parle de son quinquennat et qu'il le mette en perspective. Je crois que c'est autour de ce triptyque là qu'il doit s'exprimer. Les Français en ont besoin, et puis les Français jugeront à l'arrivée.
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Déjà dimanche sur LCI, Olivier Faure avait demandé à François Hollande de "s’expliquer face aux Français". "Il y a un doute", selon le porte-parole du PS.
La sortie du bouquin de Gérard Davet et Fabrice Lhomme vient mettre à mal une stratégie lancée en avril dernier par les parlementaires socialistes, "Du progrès en plus". Cette campagne de com’ était destinée, comme les initiatives "Hé oh la gauche" ou la "Belle alliance populaire", à vanter le bilan du gouvernement pour préparer la candidature de François Hollande . Une situation résumée par le député PS Laurent Grandguillaume dans une interview aux Echos parue ce mardi :
"À force de se tirer des balles dans le pied, on va manquer de balles et de pieds.
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Dans Un Président ne devrait pas dire ça…, le chef de l’État se confie sur Nicolas Sarkozy, l’immigration, l’islam et n’épargne ni les footballeurs, ni les magistrats. Des propos qui ont mis en colère l’institution judiciaire, mais aussi les anciens champions du monde 1998 Emmanuel Petit et Zinedine Zidane .