Laurent Wauquiez réagit au "fichage" pratiqué par Robert Ménard: "et derrière, on va ficher les enfants juifs ?"

Publié à 09h35, le 06 mai 2015 , Modifié à 09h35, le 06 mai 2015

Laurent Wauquiez réagit au "fichage" pratiqué par Robert Ménard: "et derrière, on va ficher les enfants juifs ?"
© AFP

Les enfants musulmans, et après ? Invité de RMC ce 6 mai, Laurent Wauquiez est revenu sur le "fichage" des enfants de la commune de Béziers par Robert Ménard. Ce dernier, élu avec le soutien du Front national, a expliqué qu'il se basait sur les prénoms de ces enfants pour déterminer leur confession et en a tiré des statistiques. Dangereux, pour le numéro 3 de l'UMP qui se demande jusqu’où cette démarche peut mener. Il évoque alors 'les enfants juifs".

Voici son raisonnement :

"

Commencer à compter des enfants en fonction de leur religion, c’est le premier pas vers le communautarisme. Derrière si vous les comptez, vous dites il est musulman, attention derrière on va faire quoi ? On va ficher les enfants juifs ? Il est catholique, il est rien du tout … à quoi est-ce qu’on aboutit derrière ? A une République qui est communautariste. Moi je crois en l’assimilation. (...)



C’est grotesque. En fonction du prénom d’un enfant, on va déduire sa religion ? Je voudrais bien qu’on mesure ce qui potentiellement est derrière. On va classer les enfants musulmans, on va classer les enfants juifs ? Ça veut dire que ce que propose Monsieur Ménard c’est de faire des statistiques aussi des enfants juifs en France, c’est ça qui est derrière ? Je pense qu’on a intérêt sérieusement à réfléchir.

"

Une réaction pouvant faire penser à celle du député PS Pouria Amirshahi qui, plus violemment, a tweeté :

Concernant la question plus générale des statistiques ethniques, Laurent Wauquiez dit être plus favorable à la technique des "testing" qui permet par exemple d'envoyer des centaines de CV différents pour constater si des discriminations existent sur la base des noms, de l'origine ou de l'apparence physique.

C'est ainsi l'une des méthodes pratiquées par l'Observatoire des discriminations. Autre méthode utilisée, celle dite "des prénoms ". Si Robert Ménard se base sur ces prénoms pour connaitre la confession des enfants et en tirer des statistiques - 64.6% des enfants de Béziers seraient ainsi musulmans, assure-t-il -  l'Observatoire des discriminations s'en sert pour constituer des échantillons et mesurer les discriminations (taux d'embauche, niveau de salaire, taux de promotion...) des porteurs d'un prénom africain, maghrébin, turc ou moyen-oriental.

Du rab sur le Lab

PlusPlus