Le bureau de l’Assemblée acte le droit pour les députés de siéger sans veste ni cravate

Publié à 10h27, le 20 juillet 2017 , Modifié à 11h58, le 20 juillet 2017

Le bureau de l’Assemblée acte le droit pour les députés de siéger sans veste ni cravate
Les députés LFI Eric Coquerel et Jean-Luc Mélenchon, sans cravate dans l'hémicycle de l'Assemblée. © AFP

♫ TOMBER LA CRAVATE ♪ - Première victoire des députés de La France insoumise à l’Assemblée nationale. Non, ça ne concerne pas la réforme du Code du travail par ordonnances mais la tenue vestimentaire des parlementaires dans l’hémicycle. Lors de la rentrée parlementaire, Jean-Luc Mélenchon et ses ouailles, trop rebelles, avaient revendiqué le droit de ne pas porter de cravate dans l’hémicycle du Palais Bourbon et l’avaient aussitôt appliqué, sans que les huissiers ne les en empêchent. Et ils ont bien eu gain de cause.

Le bureau de l’Assemblée nationale, qui gère l'organisation et le fonctionnement interne de la chambre basse, s’est réuni le 19 juillet et a acté le droit pour les députés de faire tomber cravate et veste dans l’hémicycle. Ainsi est-il rapporté, dans le compte rendu de cette réunion :

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Sur le rapport du président (de l’Assemblée nationale, ndlr), le Bureau a rappelé qu’aucune disposition réglementaire ne fixant la tenue vestimentaire des députés, il n’y a pas lieu d’obliger les hommes au port d’une veste et d’une cravate dans l’hémicycle.

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"On a pris acte que la règle n'était plus respectée depuis plusieurs semaines. Il ne fallait pas en faire un sujet politique", explique au Lab François de Rugy qui rappelle qu'une directive du bureau datant de 2008 précisait cette contrainte vestimentaire. "Attaché à ce qu'on applique des règles de neutralité", le président LREM de l'Assemblée nationale veut néanmoins ajouter "des garde-fous" :

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Le bureau fixera quelques garde-fous. Notamment sur les insignes religieux ou autres ou sur la question des uniformes militaires ou policiers qui n'ont pas leur place dans l'hémicycle.

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Si certains députés ou responsables de groupe se sont plaints, souhaitant que la tradition continue d'être respectée, François de Rugy défend une "liberté vestimentaire" mais maintient que "dans l'hémicycle, on s'exprime par la parole".

D'autres députés (Modem ou LREM) que ceux de La France insoumise ont par ailleurs suivi le mouvement et fait tomber soit la cravate soit la veste.

En juillet 2008, François de Rugy, le nouveau président de l'Assemblée nationale, avait demandé à ce que le règlement de l'Assemblée soit modifié afin que les députés ne soient plus obligés de porter un costume-cravate durant l'été. "Notre Assemblée étant sans doute amenée à siéger pendant tout le mois de juillet, il me paraîtrait symboliquement intéressant que les dispositions de notre règlement qui imposent à tous les députés hommes de porter un costume et une cravate pour participer aux séances dans l'hémicycle soient modifiées ou au moins suspendues pendant la période estivale", avait écrit l’écolo au président de l'Assemblée nationale de l'époque, Bernard Accoyer.

Voici ce que lui avait alors répondu le bureau de l'Assemblée nationale, en 2008 :

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Confirmant, sur le rapport de M. le Président, le port obligatoire de la cravate dans l’hémicycle, le Bureau a souhaité rappeler à tous les membres de l’Assemblée la nécessité jusque-là observée d’avoir en toutes circonstances une tenue respectueuse des lieux.

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Selon la coutume, cette "tenue respectueuse" consiste en un costume et une cravate. C'est l'usage. Mais des exceptions sont tolérées comme en 1985 lorsque Jack Lang, alors ministre de la Culture, avait porté dans l'hémicycle un costume signé Thierry Mugler et composé d'un col Mao, sans cravate. Ou en 1997, quand le député PCF Patrice Carvalho était arrivé en bleu de travail. Bloqué d’abord par les huissiers de l’Assemblée, l’élu avait fini par rentrer.

Voilà qui devrait ravir le député de Polynésie, Moetai Brotherson, qui avait débarqué à l’ouverture de la législature en short, claquette et chemise fleurie.

[Edit 11h45] Ajout des propos de François de Rugy au Lab.

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