Le CICE de Hollande critiqué par Christian Eckert, un poids lourd socialiste de l'Assemblée

Publié à 09h52, le 26 juin 2013 , Modifié à 09h52, le 26 juin 2013

Le CICE de Hollande critiqué par Christian Eckert, un poids lourd socialiste de l'Assemblée
François Hollande. (Maxppp)

Christian Eckert dit ce qu’il pense. Et l’écrit même, y compris quand cela va à l'encontre le discours de la majorité à laquelle il appartient.

Rapporteur socialiste du Budget – rôle pivot dans l’élaboration des lois de Finances au point d’être parfois considéré comme un ministre du Budget bis -, le député de Meurthe-et-Moselle s’est montré très critique, dans un billet de blog, contre le Crédit d’Impôt compétitivité Emploi (CICE), l’une des mesures phares de la "boite à outil" de François Hollande.

Et le député de prévenir d’emblée, conscient de la portée de sa critique :

Rapporteur de la Commission des Finances, je ne devrais sans doute pas écrire les lignes qui suivent...

Et en effet, ce qui suit est une critique en règle, virulente et froide, du CICE.

Jugez plutôt :

On nous dit : "La fiscalité, c'est trop complexe, il faut faire des lois plus simples et plus lisibles !". Cela semble aller de soi... Mais à bien y réfléchir, et à le vivre au quotidien, je constate que les lois simples sont souvent les plus injustes.

Ainsi prend-il "l'exemple du Crédit d'Impôts Compétitivité Emploi (CICE)" :

Il s'applique à toutes les entreprises, à un taux uniforme, et sur une assiette égale à la masse salariale de ceux qui perçoivent moins de 2.5 SMIC. C'est simple. Pour autant, cela va "profiter" à la grande distribution, aux cliniques privées, aux cabinets des avocats, notaires, experts comptables et autres professions à honoraires réglementés, qui ne se trouvent pas dans un secteur soumis à la concurrence effrénée de nos voisins européens.

Et de conclure sur ce sujet, expliquant que cette mesure phare du gouvernement de Jean-Marc Ayrault entraînera "effets d’aubaines" et "effets pervers" :

Effets d'aubaines garantis, mais aussi effets pervers assurés lorsque, comme dans le secteur sanitaire ou médico-social les établissements à but non lucratifs eux ne bénéficieront de rien du tout, contrairement aux établissements privés ! Les artisans sans salariés regarderont passer le train, alors que les grosses entreprises du BTP verront leur impôt diminuer.

Du rab sur le Lab

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