Le collectif des Gracques regrette une "perte de sang froid" face au "symbole Florange"

Publié à 10h36, le 08 janvier 2013 , Modifié à 10h51, le 08 janvier 2013

Le collectif des Gracques regrette une "perte de sang froid" face au "symbole Florange"
Arnaud Montebourg, le 1er décembre, sur le plateau de TF1, défend la pertinence de la nationalisation de Florange, sur le plateau de TF1 (capture d'écran Reuters)

C’est un texte au vitriol, intitulé "Florange, hélas...", et diffusé le 27 décembre sur le site internet des Gracques, passé jusqu’à présent (largement) inaperçu. 

Dans ces quelques paragraphes, le think-tank de gauche, né en 2007, composé, selon sa présentation officielle, de "personnalités engagées à gauche, anciens membres de cabinets des différents gouvernement de gauche ou acteurs de la société civile, enseignants, intellectuels, médecins, avocats, cadres, étudiants…
" et représenté publiquement notammentpar l’ancien conseiller rocardien Bernard Spitz, regrette tout à la fois les termes du débat médiatique sur le dossier Florange, mais surtout ... le côté définitivement "non réaliste" de certaines propositions avancées.

La théorie du think-tank est la suivante :

La récente épopée de Florange a montré, ces dernières semaines, le prix exorbitant que la France est prête à payer pour le très symbolique maintien de certaines activités sur son territoire.

Opposant le silence relatif entre la gestion du dossier des otages maliens et ce qu’ils jugent être une surcouverture de l’épisode Florange, ils regrettent ensuite : 

Il est […] étrange de voir les sages démocraties européennes perdre leur sang froid quand il s’agit de sauver des emplois dont la perte est en principe moins dramatique que celle de vies humaines. »

Entonnant l’air du "Est-ce bien raisonnable ?", Les Gracques diagnostiquent ensuite : 

De quoi a-t-on parlé à Florange ?

De s’aliéner un groupe qui représente 20 000 emplois en France pour sauver 630 postes, dont les occupants devaient en tout état de cause être reclassés. D’envisager de débourser de 500 millions à 1 milliard d’euros (5 millions par emploi !) pour une nationalisation temporaire, évitée in extremis.

Enjoignant le gouvernement à une nécessaire "proportionnalité dans l’intervention publique", Les Gracques suggèrent enfin d’aller jeter un œil à la reconversion industrielle made in Luxembourg :

Les fonds de l’Etat ne sont pas sans fond et la poursuite de l’intérêt général exige une forme de proportionnalité dans l’intervention publique. Ne perdons pas de vue que 10 000 emplois se créent et disparaissent (par des fins de contrats temporaires) chaque jour en France. 

Les Luxembourgeois l’ont bien compris, eux qui ont su transformer, juste de l’autre côté de la frontière, des territoires industriels en zones d’activités largement tertiaires qui emploient de plus en plus de…Français.

 

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