SUR LA TOUCHE - Ce n’est pas la première fois que Jean-Pierre Raffarin envoie des mots durs à Ségolène Royal. Invité sur le plateau de BFMTV le 8 janvier, l’ancien Premier Ministre a jugé sans complaisance la situation de la présidente de Poitou Charente, mise à l’écart de la vie politique depuis sa défaite face au dissident socialiste Olivier Falorni à la Rochelle, lors des législatives de juin 2012.
"Je pense que Ségolène Royal est dans une situation de détresse personnelle.
"
La présidente de la région Poitou, qui manifeste de plus en plus ouvertement son envie de retrouver un rôle national, appréciera. Depuis plusieurs semaines, ses soutiens s’activent pour préparer le terrain en vue d’un éventuel retour, jugeant que Ségolène Royal est «indispensable» au débat politique et l’encourageant à revenir sur le devant de la scène.
L’analyse de Jean-Pierre Raffarin est plus tranchée :
"Elle veut vraiment exister. Elle ne fait pas une intervention aujourd’hui, sans dire “j’ai envie de ceci, ou je regrette de ne pas avoir accepté cela" .
"
L’ancien premier Ministre n’a pas non plus manqué de remarquer ce que ce come back pouvait avoir de gênant pour les socialistes. François Hollande est resté très en retrait sur cette question jusqu'à présent.
"Je pense que c’est un problème pour les socialistes...
"
Un récent sondage Harris-Interractive publié dans le magazine Grazia le vendredi 4 janvier, indique que près de 65% des Français ne veulent pas d’un retour de Ségolène Royal au gouvernement.
"Moi très franchement, quelque soit son destin, je n’ai aucune querelle personnelle avec elle...
"
Aucune querelle personnelle, vraiment ? Le 7 juin 2012, il s’était pourtant moqué du couple qu’elle formait avec François Hollande, lors d’un discours dans la première circonscription de Charente-Maritime.
Cette fois, Jean-Pierre Raffarin conclut simplement :
"Elle veut une place, et bien ma foi qu’on la lui donne.
"
C’est ce qu'il lui souhaitait déjà, avec une pointe d’ironie, dans les vœux très personnalisés qu’il a publié sur son blog dimanche 30 décembre 2012:
"Pour Valerie Trierweiler : sa juste place. Pour Ségolène Royal : juste une place.
"
BONUS TRACK : Egalement interrogé sur le mariage gay et la grande manifestation d’opposition qui se tiendra dimanche 13 janvier, Jean-Pierre Raffarin a fait savoir qu’un voyage en Chine l’empêcherait de rejoindre le cortège, mais qu’il aurait pris part à cette « protestation républicaine » s’il avait été présent à Paris ce jour-là.
"Je suis catholique, j’ai une vision vraiment de catholique sur ce sujet.
"
L’ancien Premier ministre estime que le débat a été étouffé, y compris au Parlement : « Il y a eu quelques auditions bâclées au Parlement, rien au Sénat… Les représentants du peuple ne sont pas au travail sur ce sujet. » Jean-Pierre Raffarin qui aurait souhaité qu’un referendum populaire soit organisé sur le sujet va encore plus loin en accusant le gouvernement de mener une politique clientéliste :
"Le gouvernement donne l’impression de servir des clientèles : on sert les professeurs en donnant un peu plus de vacances à la Toussaint, on sert ceux à qui on a fait un certain nombre de promesses…
"