Le député-maire UDI Gilles Bourdouleix sur les gens du voyage : "Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez..."

Publié à 11h05, le 22 juillet 2013 , Modifié à 16h04, le 22 juillet 2013

Le député-maire UDI Gilles Bourdouleix sur les gens du voyage : "Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez..."
La une du Courrier de l'Ouest, lundi 22 juillet. (MaxPPP)

Confronté à l'occupation d'un champ à Cholet (Maine-et-Loire) par les gens du voyage, le député-maire UDI de la ville, Gilles Bourdouleix, a lancé devant un journaliste du Courrier de l'Ouest : "Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez".

[Mise à jour]  >>  Gilles Bourdouleix précise au Lab avoir dit "Si c'était Hitler, il les tuerait tous ici".

 

La scène se passe sur un champ, à Cholet, près du parking d'une discothèque et d'un stade, le long de la route de Nantes. Un champ occupé par 150 caravanes de gens du voyage, provoquant la colère du maire, qui menace de démissionner et en appelle au préfet pour faire évacuer le terrain.

Gilles Bourdouleix qui s'est rendu sur place, protégé par des policiers, pour une rencontre musclée avec les gens du voyage.

On peut ainsi lire dans les pages Maine-et-Loire du Courrier de l'Ouest (article payant) ce lundi 22 juillet

Excédé par des saluts nazis et les accusations de racisme qui fusent, le député-maire, provocant à son tour, marmonne : "Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez...".

Interrogé par Le Courrier de L'Ouest sur cette phrase, le député centriste du Maine-et-Loire ne nie pas l'avoir prononcée et ajoute : 

Vous faire traiter de Hitler, vous croyez que c’est agréable non ?On se fait injurier à longueur de temps. L’autre jour, ils me traitaient de pédophile. Alors qu’eux, la moitié des enfants sont entre pères, grands-pères… 

Gilles Bourdeleix n’en est pas à sa première sortie sur les gens du voyage. Le 9 septembre 2010, lors d’une réunion de quartier, le maire, alors UMP, avait déjà pointé le comportement d'un groupe de gens du voyage accueilli quelques jours plus tôt sur un terrain municipal. Ces propos avaient été retranscrits dans les colonnes du quotidien Ouest-France deux jours plus tard.

Gilles Bourdeleix avait déclaré :

On a la trouille de ces gens-là, ils ont tous les droits.Je suis prêt à prendre un camion plein de m... pour le déverser au milieu de leurs caravanes. Ces gens, c'est beaucoup d'emmerdes. S'ils choisissent de vivre comme ça, en caravanes et qu'on fait un effort pour les accueillir, au moins qu'ils aient un peu de respect. Les caravanes qu'ils ont, avec les Mercedes et les camions pour les tracter, on ne pourrait pas se les payer. Mais eux, ils en ont les moyens puisqu'ils n'ont pas de revenus et ne paient pas d'impôts ! Ces caravanes, elles sont équipées de toilettes, mais ils ne les utilisent pas.

Ce dérapage avait provoqué l'indignation de la Ligue des Droits de l'Homme. Cette dernière avait porté plainte pour "provocation à la haine raciale". La plainte avait été classé sans suite, en mars 2011. "Des propos outranciers ont été tenus. Mais l'étude de l'enregistrement intégral des échanges montre que le maire a plutôt joué un rôle d'apaisement et de remise en perspective du problème de stationnement des gens du voyage", avait indiqué la procureure de la république d'Angers à l’AFP.

Plus tard, en 2012, Gilles Bourdouleix avait tenté de se présenter au nom du CNIP à l’élection présidentielle mais n’avait pas obtenu les 500 parrainages nécessaires.

Mise à jour à 15h55 : ajout des propos tenus par Gilles Bourdouleix en septembre 2010 à la suite desquels la Ligue des Droits de l'Homme avait porté plainte.

Avec Jérémy Gabert

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