SERVICE APRÈS VOTE - Ce n’est pas l’oubli d’une promesse de campagne, c’est la "moindre des choses". Le ministre de l’Intérieur et le patron du groupe socialiste à l'Assemblée sous-titrent la promesse-pas-oubliée-du-tout du candidat François Hollande de ne pas se comporter en chef de la majorité et de ne pas recevoir les parlementaires à l'Elysée.
Ce lundi 22 juillet, quelques heures avant que le président François Hollande ne recoive à dîner les chefs de la majorité présidentielle, Manuel Valls, invité de RTL, argumente sur le thème "circulez, il n'y a rien à voir" :
"Il est normal que François Hollande reçoive tous les responsables politiques.Il les reçoit d'ailleurs régulièrement, et ceux de la majorité. Il refusait en revanche de tenir meeting avec tous les parlementaires de la majorité à l'Elysée. Mais qu'il rencontre les responsables politiques, c'est la moindre des choses.
"
"Il ne pourrait pas recevoir, à l'Elysée, les chefs des partis qui le soutiennent depuis un an ?", s'interroge, au même moment, Bruno Le Roux, invité de BFMTV.
Le patron des députés socialistes a exactement les mêmes élements de langage que Manuel Valls :
"Non, il avait dit "je ne recevrai pas les parlementaires à l'Elysée", il n'y a jamais eu de réception, voire de convocation de tous les parlementaires, 400 parlementaires, à l'Elysée.
"
Au cours du débat télévisée de l’entre-deux-tours, le 2 mai 2012, François Hollande avait défini en une (très) longue anaphore ce que serait sa présidence.
Et le fait de ne pas inviter les parlementaires de la majorité à l’Elysée faisait partie de son programme :
"Moi Président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité. Je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée.
"
Ce lundi soir, François Hollande conviera à sa table les cinq chefs de la majorité présidentielle : Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Michel Baylet; président du PRG, Pascal Durand secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts d'EELV, Robert Hue, président du Mouvement unitaire progressiste, et Jean-Luc Laurent, président du MRC, chevènementiste.
En avril dernier, le chef de l'État avait déjà reçu une "petite dizaine" de parlementaires à l’Elysée en instituant un rendez-vous se voulant récurrent. Un mois plus tard, c’est cette fois le Président qui faisait le déplacement en rencontrant députés et sénateurs à la Maison de l’Amérique latine.
Jérémy Gabert