Le droit de vote des étrangers conditionné au retour de la croissance

Publié à 13h41, le 14 novembre 2012 , Modifié à 14h08, le 14 novembre 2012

Le droit de vote des étrangers conditionné au retour de la croissance
François Hollande lors de sa conférence de presse à l'Elysée le 13 novembre 2013 (France 2)

Comment comprendre le report sine die de François Hollande du droit de vote des étrangers ? Renoncement qui ne porte pas son nom ou appel un peu trop discret à la mobilisation ?

Au lendemain de la conférence, la porte-parole du gouvernement et l'entourage du président assurent les sous-titres : le droit de vote des étrangers n'est pas abandonné, les ministres et députés doivent convaincre. Mais la réforme ne passerait pas en temps de crise.

  1. "Attendons le retour de la croissance"

    Lors de sa grande conférence de presse du 13 novembre, François Hollande a confirmé qu’il n’y aurait pas de réforme dans l’immédiat du droit de vote des étrangers aux élections locales car "la majorité nécessaire des trois cinquièmes n’est pas constituée":

    Présenter un texte avec le risque de diviser les Français pour au bout du compte ne pas le faire passer : je m’y refuse. (…) J’ai dit au gouvernement, aux responsables de groupes parlementaires, de travailler pour constituer cette majorité. Quand cette majorité sera envisagée, je prendrai mes responsabilités. Mais pas avant.

    Pas question non plus de passer par la voix référendaire "au risque de la division des Français". Et son entourage d'insister en privé :

     Pour le moment, il a renoncé au référendum. C’est normal, avec l’aggravation de la crise, c’est encore plus tendu à faire passer.

    Mais, attention, n’allez pas y voir un renoncement total. Au lendemain de la conférence de presse, Najat Vallaud-Belkacem à amender les propos du chef de l’Etat : il a fait un appel à la mo-bi-li-sa-tion. Interrogée par Le Labà ce sujet lors du compte-rendu du conseil des ministres, la porte-parole précise :

    Je dirais qu'il y a eu un appel à la mobilisation. Le président de la République y est revenu en conseil des ministres.

    Il nous a appelés collectivement, comme membres du gouvernement, à essayer de trouver des alliés et des soutiens parmi les parlementaires pour constituer cette majorité des trois-cinquièmes.

    Il n'y a pas d'abandon, nous allons tout mettre en oeuvre pour respecter [l’engagement].

    Et la porte-parole d'estimer, comme l'entourage de François Hollande, qu’un "retour de la croissance dans le pays" serait plus propice pour faire passer la réforme :

    On sait que le pays traverse une crise économique, les préoccupations des Français sont sur l'emploi. Attendons que la croissance soit de retour dans le pays, que les gens soient moins angoissés sur leur propre avenir, pour présenter une mesure qui est de l'ordre du vivre ensemble.

    Des précisions qui répondent aux attentes des pro-droit de vote des étrangers, à l’image de Jean-Christophe Cambadélis qui a lancé une pétition sur le sujet. Ce 14 novembre sur LCI, il est venu annoncer avoir passé le cap des "50.000 signatures", faisant savoir au gouvernement qu’il s’agissait d’un coup de main :

    L'idée est assez simple, c'est qu'il faut construire un rapport de force. En juin, les Français étaient favorables au droit de vote des étrangers, aujourd'hui ils sont moins favorables. Pourquoi ? Parce que le Parti socialiste ne s'est pas mobilisé.

Du rab sur le Lab

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