COLLABOOOOOO - Le Conseil d’État a suspendu, vendredi 26 août, l'arrêté anti-burkini pris par la commune de Villeneuve-Loubet (Côte d'Azur) et souligné avec insistance que toute interdiction de ces tenues de bain islamiques très couvrantes devait s'appuyer sur des "risques avérés" pour l'ordre public. "L’arrêté litigieux a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales", lit-on dans l’ordonnance.
Pas mal de politiques de gauche ont salué une décision dont ils espèrent qu’elle mettra fin au débat estival. En réalité, c’est à peu près le contraire. Le Front national et une partie de la droite (Jean-François Copé, Éric Woerth ou encore Thierry Solère) et le Front national en ont profité pour demander immédiatement l’élaboration d’une loi interdisant ce costume de bain recouvrant l’intégralité du corps.
Le numéro deux du FN Florian Philippot et le sénateur-maire de Fréjus David Rachline ont ainsi accusé le Conseil d’État de "faiblesse" et estimé que la loi devait s’en saisir :
Face à la faiblesse du #ConseildEtat, au législateur maintenant d'être responsable et d'interdire ce vêtement d'apartheid ! #burkini
— Florian Philippot (@f_philippot) August 26, 2016
La décision du #ConseildEtat lance un signe de faiblesse aux communautaristes. Nous devons étendre la loi de 2004 à tout l'espace public !
— David Rachline (@david_rachline) August 26, 2016
Mais d’autres membres du parti frontiste ont réagi beaucoup plus radicalement en estimant que la décision du Conseil d’État était la preuve d’une "soumission face aux pressions islamistes". C’est le cas de l’eurodéputé Nicolas Bay :
Le Conseil d'État a fait le choix de la soumission face aux pressions islamistes. Une décision consternante.Au peuple de reprendre la main !
— Nicolas Bay (@nicolasbayfn) August 26, 2016
Pour Steeve Briois, la décision du Conseil d’État aurait été influencée par le "juge socialiste Bernard Stirn". Le maire d’Hénin-Beaumont a demandé à "réarmer la République". De même pour le sénateur-maire de Marseille Stéphane Ravier, qui a estimé que la plus haute juridiction administrative avait "fait un cadeau aux islamistes" :
Le #ConseildEtat, otage du juge socialiste Stirn, recule face au communautarisme. Il est temps de réarmer la République ! #burkini
— Steeve Briois (@SteeveBriois) August 26, 2016
Le #ConseilDEtat fait un cadeau aux islamistes, qui utilisent "les libertés" pour mieux les subvertir et imposer leur ordre. Irresponsable.
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) August 26, 2016
Le candidat à l’élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan a suggéré, lui aussi, que le Conseil d’État avait fait preuve de soumission en suspendant l’arrêté de Villeneuve-Loubet, affirmant que cette décision allait conduire à l’instauration de la charia (loi islamique) en France :
Si on accepte le #Burkini aujourd'hui, on finira avec la charia demain !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) August 26, 2016
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