Le processus de la primaire, c’est pour les partis qui n’ont pas de "candidat naturel" pour l’élection présidentielle, selon l’expression consacrée. C’est pourquoi le FN se gargarise d’être un parti en ordre de marche avec une candidate bien identifiée, à savoir sa présidente Marine Le Pen. De fait, pas besoin de passer par un scrutin interne qui révélerait l’absence de leadership.
Sauf que tout le monde au FN et dans son giron n’est pas tout à fait sur cette longueur d’ondes.
#Pro-primaire : Gilbert Collard
Ainsi Gilbert Collard, face au succès populaire de la primaire de la droite qui a vu François Fillon être plébiscité, estime que le parti d’extrême droite finira par s’y soumettre aussi. Dès dimanche 27 novembre au soir, sur Europe 1, le député RBM du Gard lançait :
"Je trouve que cette primaire est un succès. Je le trouve franchement et je pense que lors des prochaines échéances, nous ne pourrons pas faire l’économie d’une primaire. L’opinion démocratique française semble y accorder une importance. Je m’incline devant le réel. Notre candidate fait partie d’une élection qui est sortie du congrès. Elle est la candidate indiscutable. Je pense qu’elle le serait dans le cadre d’une primaire sans aucun doute. Mais il y a une envie de primaire. Il faut prendre les évolutions démocratiques et s’en servir.
"
Une position réitérée ce lundi matin sur Radio classique :
"Dans l'avenir, le Front national ne pourra se passer d'une primaire.
"
#Anti-primaire : David Rachline et Florian Philippot
L directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline, n’est pas du tout sur la même ligne. Le sénateur-maire FN de Fréjus explique ce lundi sur Europe 1 qu’il n’est pas "spécialement partisan de la primaire". Et de développer le pourquoi de cette opposition en contradiction avec la position exprimée la veille par Gilbert Collard :
"C’est au contraire le retour des partis politiques. L’esprit du général de Gaulle dans le cadre de la 5e République, c’était la rencontre entre une personnalité et le peuple français. Cette personnalité, elle fait l’unanimité, c’est Marine (Le Pen, ndlr), et elle rencontrera le peuple français j’en suis certain.
"
Une position partagée à la direction du parti présidé par Marine Le Pen. Ainsi Florian Philippot, vice-président du parti frontiste, ne cesse de répéter son hostilité à ce processus des primaires. "Cette primaire est le résultat de l’absence de leader naturel", redit ce lundi l’eurodéputé sur RMC. Déjà, le 25 novembre, il disait :
"La primaire est un modèle américain qui fascine certains, et qui est un signe de manque de leader naturel.
"