Que penser du salaire d'Ibrahimovic, rémunéré 14 millions d'euros nets par an, et transféré au PSG pour 20 millions supplémentaires ?
Au gouvernement, il y a les indignés du chiffre et les ravis de son arrivée, aux motivations diverses. Explication.
"Je préfère des joueurs qui gagnent beaucoup et qui payent des impôts"
Les chiffres sont impressionnants : d'après l'Equipe, le transfert de Zlatan Ibrahimovic au PSG est estimé à 20 millions d'euros, et son salaire à 14 millions d'euros net par an. Des chiffres qui mettent à l'épreuve la cohésion gouvernementale.
Face à eux, la ministre des Sports Valérie Fourneyron a été une des premières à dégainer, mercredi 18 juillet, jugeant ces "sommes astronomiques, au-delà de ce que l'on peut avoir comme référence". Jérôme Cahuzac lui a emboité le pas, jeudi 19 juillet, et a affirmé que "ces chiffres ne sont pas impressionnants, ils sont indécents".
Mais, au gouvernement, tout le monde n'est pas autant enclin à critiquer ces chiffres.
Premier exemple, Benoit Hamon, amateur de foot comme il l'explique, s'est ravi de cette arrivée, jeudi 19 juillet, sur iTélé :
On va avoir un excellent avant-centre au PSG [...]
Derrière cette motivation sportive, le ministre délégué, rattaché à Bercy, a surtout une motivation fiscale :
[...] en plus on va avoir de l’argent pour faire des écoles en banlieue parisienne ! Formidable.
[...] je préfère des joueurs qui gagnent beaucoup et qui payent des impôts plutôt que l’évasion fiscale telle qu’elle se pratique ailleurs.
Il a tempéré, expliquant "qu'à côté de ça, des salaires aussi invraisemblable juste pour jouer au ballon, je comprends que ça choque".
D'après un calcul d'un journaliste de Challenges, le contrat de 3 ans d'Ibrahimovic au PSG pourrait rapporter à l'Etat français environ 225 millions d'euros, en intégrant la nouvelle tranche d'imposition de 75 %.
Michel Sapin n'est pas choqué par ces chiffres. Sur LCI, jeudi 19 juillet, il a expliqué :
[...] que de très grands joueurs de foot qui gagnent beaucoup d’argent pendant une petite partie de leur vie, on peut tout à fait le comprendre.
Il a affirmé que si ces fortes rémunérations étaient "devenues des habitudes, pour un certain nombre, c’est plutôt contre des usages qui aujourd’hui sont un peu disproportionnés qu’il faut essayer de réagir".
Mais pas question que ce soit le gouvernement qui agisse, explique-t-il, alors que sa collègue, Valérie Fourneyron, prônait la veille, pour une "régulation, voire un plafonnement des salaires" des stars du foot. Il renvoie la responsabilité à la Fédération française de football :
C’est plutôt a la fédé' d’agir.
[...] Il faut qu’elle soit plus stricte de ce point de vue là.