DÉSINTOX - Deux mois après, Christiane Taubira sort du silence. Jeudi 5 juillet, lors d'une audience en commission des Lois, une question d'un député UMP et la réponse courroucée de la Garde des Sceaux sont passés inaperçus.
Pourtant, ce jour là, Jean-Frédéric Poisson à demandé à Christiane Taubira si elle s'était bien réjouie dans une interview à RFI que des drapeaux français aient été brûlés, place de la Bastille, le soir de l'élection de François Hollande.
Problème : cette interview à RFI n'existe pas et aucun drapeau français brulé n'a été notifié le 6 mai 2012. Le Lab a déjà tordu le coup à cette fausse information propagée par certains militants de droite.
"Vous ne faites ici que propager des calomnies"
Je suis ravie à l’idée que le compte rendu de cette audition contribuera à rétablir la vérité, même si je m’étonne que, pour certains, la première calomnie lancée sur internet puisse constituer un sujet de débat en commission des Lois.
Auditionnée par la Commission des Lois de l'Assemblée Nationale, jeudi 5 juillet, Christiane Taubira a opposé un démenti catégorique et circonstancié, retranscrit dans le compte rendu officiel sur le site de l'Assemblée Nationale.
Le Lab a isolé cette intervention, filmée par les caméras de l'Assemblée nationale.
Avant que je sois nommée garde des Sceaux, personne, en aucune circonstance, ne m’a jamais entendue dire– et moi, je ne me suis jamais surprise à penser – qu’il était banal de brûler les symboles d’appartenance. Aussi, vous ne faites ici que propager des calomnies.
La garde des Sceaux développe ensuite pendant quatre minutes. Son intervention tient en deux points :
1) Il n'y a jamais eu de drapeaux brûlés
Tout d’abord, il n’y a jamais eu de drapeaux brûlés place de la Bastille le soir du second tour de l’élection présidentielle. Il n’y a pas eu de fait.
2 ) Elle n'a jamais accordé d'interview à RFI sur cette question, au lendemain de la victoire de François Hollande.
RFI a pourtant confirmé [notamment au Lab, ndlr] que je n’avais jamais tenu de tels propos et a passé tout un week-end à répondre aux journalistes qui l’interrogeaient à ce sujet.
Christiane Taubira répondait à une question Jean-Frédéric Poisson, député UMP des Yvelines :
Madame la garde des Sceaux, confirmez-vous les propos qu’on vous a prêtés et selon lesquels ceux qui se sont rendus coupables d’avoir brûlé un drapeau français en place publique le soir du second tour de l’élection présidentielle ne pouvaient être poursuivis, ni inquiétés, ni condamnés – pas même sur le plan éthique –, car il ne s’agissait, selon les propos qu’on vous aurait prêtés, que d’une manifestation de liesse collective– je cite de mémoire ?
Quelques heures après l'audition, Jean-Frédéric Poisson écrivait dans un billet de blog :
Je suis intervenu sur la défense des symboles de la république notamment du drapeau français.
[...]
Je constate beaucoup d’imprécisions notamment en matiére d’organisation de la justice des affaires sociales et un manque de calme de Madame le Garde des Sceaux.