Le jour où Ségolène Royal a forcé Laurent Fabius a prendre un vol low-cost

Publié à 15h42, le 25 avril 2015 , Modifié à 15h48, le 25 avril 2015

Le jour où Ségolène Royal a forcé Laurent Fabius a prendre un vol low-cost
Ségolène Royal savourant l'anecdote mimée de Laurent Fabius sur cette trépidante histoire d'avions © MARTIN BERNETTI / AFP

PAS COOL - Ségolène Royal et Laurent Fabius partent en voyage dans l'avion présidentiel. Ségolène rentre en premier. Qui est-ce qui reste ? Laurent. Qui fait donc le trajet retour sur une compagnie low-cost. C'est l'anecdote que raconte Libération (article payant), samedi 25 avril, au détour d'un article sur les tensions qui existent entre les numéros 2 et 3 du gouvernement autour de la grande conférence climat de décembre 2015.

Libé décrit ainsi l'arbitrage de l'Élysée sur la répartition des tâches entre la ministre de l'Écologie et celui des Affaires étrangères pour la COP 21 : "À Fabius le pilotage du sommet, arbitre et facilitateur ; à Royal le poids de la France dans l'Europe, les liens avec la société civile et la mise en musique de l''agenda des solutions'". Seulement voilà, Ségolène Royal veut plus : "Royal est remontée jusqu'à l'Élysée pour tenter de récupérer le siège de Fabius", affirme même un ex-ministre au quotidien. 

Exemple de ces frictions : cette histoire d'avion, donc. Mi-décembre 2014, un sommet sur le climat se tient dans la capitale péruvienne : la COP 20 à Lima. Ségolène Royal décide "au dernier moment" de s'y rendre, en compagnie de son cabinet. Laurent Fabius, lui, avait déjà tout bien préparé en réservant ses billets Air France. Or, il n'y a plus de place pour la plus indispensable des ministres sur les lignes commerciales, comme le raconte un diplomate à Libération :

 

"

Problème, les lignes régulières étaient déjà blindées de monde. Un coup de fil plus tard, l'Élysée lui lâche alors l'avion présidentiel. 

"

Allez, pas de chichis, tout le monde - les deux ministres ainsi que "la délégation d'élus, de parlementaires et d'ONG" dixit nos confrères - se rabat sur l'A330 de François Hollande. Laurent Fabius annule donc ses billets. Jusque là, personne n'est vraiment lésé. C'est au retour que ça se complique. 

Libé raconte comment le ministre des Affaires étrangères s'est ensuite retrouvé sur le carreau péruvien :

"

Alors que le sommet, comme d'habitude, joue les prolongations, l'avion présidentiel repart avant la fin ('Beaucoup d'élus avaient des rendez-vous incontournables', explique son entourage). Et Fabius se voit contraint de rentrer, deux jours plus tard, par une ligne low-cost, au grand dam de l'ambassadeur de France, atterré.

 

"

Pas très "solidarité gouvernementale", tout ça. Une petite histoire finalement significative des relations tendues entre deux des poids-lourds ministériels. Et qui vient confirmer les dires de "l'un des familiers" de l'ancienne patronne de Poitou-Charentes. Dans un autre papier de Libération (payant) ce samedi, ce proche de la ministre explique que son attitude est "imprévisible". Il ajoute :

"

[Elle] est capable de changer d'avis du jour au lendemain selon les opportunités.

 

"

 

Du rab sur le Lab

PlusPlus