Non, Ségolène Royal n’a pas la grosse tête. Ce serait même tout le contraire si l’on en croit l’intéressée. "J’ai beaucoup de défauts mais je ne pense pas avoir celui-ci", explique-t-elle, mercredi 8 avril, sur France Inter. Une précision que la ministre de l’Écologie juge utile d’apporter après une interview accordée à Sud Ouest, lundi 6 avril, dans laquelle elle affirmait que si elle voulait quitter le gouvernement, on lui "demanderait de rester".
D’ailleurs, et c'est une contre-attaque courante chez la ministre, celle-ci assure que l’interview qu'elle a accordée à Sud Ouest aurait été "déformée". Ségolène Royal tente une explication de texte :
"En fait, je dis le contraire de ce qu’on m’attribue. Vous savez, je réponds à un journaliste qui me demande : 'est-ce que vous voulez un autre ministère ?' Je dis : 'écoutez, c’est invraisemblable même si je demandais un autre ministère on me demanderait de continuer mon travail'.
"
Non, la ministre de l’Écologie ne se juge pas indispensable au gouvernement, mais elle s’estime tout de même "attelée à des tâches considérables". La preuve ? L’étendue des sujets sur lesquels elle est amenée à s’exprimer, comme ce mardi du gaz de schiste aux pics de pollutions. Elle dit :
"Je travaille d’ailleurs énormément parce qu’il y a beaucoup de choses. D’ailleurs la variété de vos questions le prouve. […] Personne n’est irremplaçable. Mais je suis attelée à des tâches considérables.
"
En fine politique, Ségolène Royal va ensuite retourner le procès en vantardise pour… éviter de répondre à une question. Ainsi quand on lui demande s’il faut qu’il y ait des Verts au gouvernement, la ministre répond :
"Moi je ne rentre plus dans ses considérations, la preuve c’est que après c’est déformé. On va dire Ségolène Royal s’occupe du remaniement, elle a la grosse tête.
"
L’expression lui serait presque devenue indispensable.
[Bonus Track] Ces personnes qui "vocifèrent" les jours de pollution
On s’en souvient, les pics de pollution avaient donné lieu à un vif échange entre Ségolène Royal et la maire de Paris Anne Hidalgo. La ministre de l’Ecologie revient sur le sujet, mardi. Elle estime qu’avec le nouveau dispositif de dialogue avec les élus qu’elle a mis en place, personne ne pourra plus "ni imposer, ni vociférer, ni exiger" la circulation alternée.
Mais non, non la ministre ne parle pas d’Anne Hidalgo. "Je parle d’une façon générale de ceux qui, tout d’un coup, parce qu’il y a un pic de pollution, exigent du jour au lendemain un certain nombre de décisions", répond habilement Ségolène Royal. Et d’ajouter : "vous ne me ferez dire du mal de personne".