INSTANT TÉLÉ - En général, lorsque Christiane Taubira donne une interview à un hebdomadaire, les médias en parlent beaucoup. L'entretien de la ministre de la Justice publié par L'Obs jeudi 2 avril ne fait pas exception à la règle. Surtout que la garde Sceaux y assène ce jugement :
"La gauche a subi depuis une dizaine d'années des défaites culturelles et sémantiques terribles. La gauche a adopté les mots de la droite - c'est une faute - parce qu'elle a cru qu'elle devait constamment démontrer ses capacités gestionnaires. Elle a renoncé à l'idéal, aux utopies.
"
Invitée du Grand Journal de Canal + jeudi soir, Ségolène Royal a été interrogée sur ce sujet. Et alors même que Christiane Taubira n'a pas contesté les propos retranscrits par l'hebdomadaire, la ministre de l'Écologie, elle, a martelé que cette phrase avait été "retirée de son contexte".
En l'espace de quelques secondes, elle l'a répété cinq fois, malgré les protestations de Jean-Michel Apathie, pas d'accord avec l'affirmation de la ministre.
Voyez plutôt (et notez bien le petit regard courroucé à destination du journaliste, à la 31ème seconde) :
Sur le fond, Ségolène Royal ne partage donc pas l'analyse de Christiane Taubira. Elle l'explique en s'offrant un petit coup d'autopromo :
"Je dirais même le contraire. Je pense que la gauche a laissé trop longtemps un certain nombre de mots à la droite, comme le mot patrie, comme le mot nation, que d'ailleurs j'ai repris. C'est moi qui ai réhabilité ces mots, on s'est moqué de moi à l'époque, en 2007, quand pour la première fois, en tant que socialiste, j'ai réutilisé le drapeau bleu-blanc-rouge [...]. J'ai réapproprié à la gauche la question de la nation, la question de la patrie, la question du drapeau français, La Marseillaise aussi [...].
"