Le juge Jean-Michel Gentil vu par ses anciens collègues

Publié à 19h47, le 27 mars 2013 , Modifié à 19h53, le 27 mars 2013

Le juge Jean-Michel Gentil vu par ses anciens collègues
(Images BFM TV)

C'est le juge d'instruction star du moment. Jean-Michel Gentil mène depuis décembre 2010 l'instruction de l'affaire Bettencourt, jusqu'à mettre en examen Nicolas Sarkozy.

Un juge intègre, mais rigide, selon les anciens avocats et magistrats de Dunkerque, ville dans laquelle il a débuté sa carrière. Le Phare dunkerquois est allé chercher les souvenirs de personnalités croisées dans le passé, et marquées par le juge. 

Souvenirs. 

  

L'actuel bâtonnier du barreau de Dunkerque, "n'en conserve pas un bon souvenir"."Quelqu'un de très fermé", estime l'avocat, "pas le genre de personne avec qui on avait envie de parler". "Intègre mais inaccessible", juge-t-il. 

Sur sa pratique professionnelle, Me Thienpoënt estime que rien ne pouvait faire changer d'avis le juge Gentil. "Il y avait toujours cette suspicion vis-à-vis de nous, avocats", se souvient le bâtonnier de Dunkerque, livrant un exemple : 

Je l'ai parfois vu mettre des personnes en garde à vue pendant deux jours pour les entendre une demie heure ensuite …

Même son de cloche chez un autre avocat."C'était un vrai chien de chasse", considère Me Deleu, pointant sa pugnacité : 

Il avait son idée (...) il allait jusqu'au bout. C'est ce qui fait qu'il s'est parfois planté. Il était rigoureux. 

Et marque son soulagement d'avoir vu partir le magistrat : "nous concernant, on était content qu'il soit parti". 

L'ancienne procureur de Dunkerque, Paulette Vanpoulle, estime elle que c'était "vrament un très bon juge d'instruction"."Un type honnête, solide, pas du tout excité", dit-elle. Apportant une anecdote qui ne devrait pas enchanter Me Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy : 

Il n'a jamais fait de faute de procédure. 

Nommé à Nanterre après sept années passées dans le Nord, Jean-Michel Gentil se fait connaître en s'attaquant aux réseaux de proxénétisme parisiens et sort de l'ombre en 1998 pour combattre la réforme de la justice d'Elisabeth Guigou, comme président de l'Association française des magistrats instructeurs.

Même détermination en 2001, un an après son arrivée à Ajaccio, quand il met en examen Me Antoine Sollacaro, l'avocat d'Yvan Colonna assassiné le 16 octobre, pour "violation du secret de l'instruction".

Après un passage à l'ENM, il revient à l'instruction en 2005 et hérite de dossiers médiatiques comme les affaires Terrasson, Baylet et Bettencourt.

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