MOX. Le mot est dans toutes les bouches de gauche et de droite depuis mercredi. Ce combustible nucléaire est l'un des points de désaccord entre Europe-Ecologie - Les Verts et le Parti socialiste. Un élément à ce sujet aurait été retiré au dernier moment du texte signé par le PS et les écolos et Areva reconnaît avoir appelé un responsable socialiste pour évoquer la question. Le Lab vous explique ce qu'est le MOX et pourquoi tout le monde en parle.
C'est quoi, le MOX ?
Le MOX est un combustible nucléaire.
Ce combustible est constitué d’un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium. Ceux-ci proviennent des combustibles usés.
Utilisé en France depuis 1987, il est aujourd'hui présent dans 20 réacteurs nucléaires d'EDF.
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Le MOX est 5 à 7 fois plus radioactif que le combustible à base d'uranium enrichi.
La fabrication, le conditionnement et le transport du MOX nécessitent donc des mesures de protection strictes. Les risques de criticité nécessitent des précautions particulières, notamment en termes de radioprotection des travailleurs.
L'ASN n'est pas opposée à l'utilisation de ce combustible dans les réacteurs EDF et veille à ce que toutes les précautions soient prises pour obtenir le même niveau de sûreté qu'avec le combustible nucléaire classique.
Pourquoi on en parle ?
Le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts sont parvenus mardi à un accord qui prévoit, en cas de victoire de la gauche, une coalition de leurs deux formations à l'Assemblée. La question nucléaire a été le principal frein à une entente plus large.
Comme le signalent mercredi matin Le Monde et Mediapart, un passage du texte concernant le combustible nucléaire MOX a été gommé par le bureau national du PS alors qu'il était présent dans l'accord signé entre la socialiste Martine Aubry et l'écologiste Cécile Duflot.
A la vue des deux documents, le paragraphe mentionnant "une reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX" ne figure plus dans la version validée par le bureau national (direction) du Parti socialiste.
Areva a fait pression sur le PS
Pendant les réunions entre socialistes et écologistes, Areva a fait part au PS "des conséquences graves" qu'entraînerait l'arrêt du retraitement et de la filière du combustible MOX prévu initialement par l'accord PS-EELV.
Alors que les deux partis se réunissaient pour évoquer une entente post-présidentielle, un responsable des affaires publiques du géant du nucléaire a contacté Bernard Cazeneuve pour lui faire part de l'inquiétude d'Areva.
"Notre direction des affaires publiques a utilisé ses contacts ordinaires pour faire part de notre analyse sur ce que nous venions de lire", a justifié une porte-parole du groupe industriel.
Confusion à tous les étages
Sur lemonde.fr
Le retrait de ce paragraphe a remué socialistes et écologistes. Mercredii, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a déclaré qu'il s'agissait d'un retrait "provisoire" afin de "clarifier" une "différence d'interprétation" entre socialistes et écologistes.
Manuel Valls, chargé de la communication de campagne de François Hollande, a confié que le PS souhaitait "bien évidemment garder la filière Mox". Une remise en cause claire de l'accord passé entre Martine Aubry et Cécile Duflot la veille.
Côté écolo, Noël Mamère, ancien candidat écologiste à la présidentielle, s'est indigné de la reculade des socialistes : "Si le PS, sous la pression d'Areva et du lobby nucléaire, décide de changer d'avis, cela va changer la donne pour nous et on ne peut pas construire l'avenir et une pacte majoritaire avec des gens qui renient leur parole".
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