Le multiplex politique du 1er décembre : Michel Sapin, Valérie Pécresse, Ségolène Royal et Xavier Bertrand

Publié à 18h00, le 01 décembre 2013 , Modifié à 21h17, le 01 décembre 2013

Le multiplex politique du 1er décembre : Michel Sapin, Valérie Pécresse, Ségolène Royal et Xavier Bertrand

#MULTIPLEXPOLITIQUE - Au programme des interviews dominicales de ce 1er décembre, deux socialistes et deux UMP. Côté gauche, une ancienne candidate à l’élection présidentielle, Ségolène Royal sur France Inter et le ministre du Travail, Michel Sapin, sur BFMTV. A droite, deux anciens ministres UMP, Valérie Pécresse sur RTL et Xavier Bertrand sur France 5.

Comme chaque dimanche, Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous en propose des "morceaux choisis" au fur et à mesure de la soirée.

>> Ségolène Royal, Tous politiques, France Inter/Le Parisien/France 24

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#CICE

"Il faut réajuster et redéfinir qui peut avoir accès au CICE." Ségolène Royal, interrogée sur la hausse de la TVA, a concédé ses doutes sur la mise en place de ce dispositif, décrié par une partie de la gauche qui déplorait qu’il n’y ait pas plus de contrepartie. 

La vice-présidente de la BPI demande ainsi un bilan rapide du CICE et rappelle qu’elle avait "mis en garde" sur ce sujet :

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Il va falloir faire un bilan du CICE. Il faudrait, en contrepartie, imposer des politiques salariales claires. C’est une très bonne décision, mais elle a été mal ciblée.

Je demande que le bilan soit rapidement fait, que la commission d’enquête parlementaire regarde ce qu’il se passe, et qu’on réoriente le ciblage du CICE pour le concentrer sur les entreprises qui en ont le plus besoin. Ce qui permettra de baisser la TVA sur un certain nombre de produits.

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Une sortie saluée par le député PS Jérôme Guedj, qui s'était élevé, lors du débat parlementaire, contre ce dispositif.
 

#RECUPERATION
Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche ont marché "sur Bercy", ce 1er décembre, pour dénoncer la hausse de la TVA et demander une révolution fiscale. "Populiste, le Front de gauche ?" est-il demandé à Ségolène Royal qui ne répond pas à la question mais dénonce une récupération de la révolte des bonnets rouges, notamment contre l’écotaxe, par la gauche de la gauche :
 

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Je me méfie toujours des étiquettes. Il y a manifestement une récupération du mouvement des bonnets rouges.

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Quant à l’écotaxe, Ségolène Royal, qui salue la remise à plat fiscale annoncée par Jean-Marc Ayrault – "mieux vaut tard que jamais", concède-t-elle -, trouve que son appellation est mal choisie et assure ne pas accepter "que l’environnement se résume à des taxes".
 

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Ne l’appelons pas écotaxe, elle n’a rien à voir avec l’écologie. Il ne faut pas se cacher derrière l’écologie pour susciter une taxe.

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>> Michel Sapin, BFM Politique, BFM TV/Le Point/RMC

#FAUX GENTIL

François Hollande est souvent accusé de ne pas savoir trancher, d’être immobiliste et de rechercher une synthèse permanente. Son ami de longue date de l’ENA et du service militaire, Michel Sapin, le défend et assure que le chef de l’Etat est "un faux gentil". Et qu’il sait trancher et prendre des décisions. 

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Il faut que chacun s'en méfie parce qu'il y a des faux gentils ; il (François Hollande, ndlr) appartient à la catégorie des faux gentils.

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Et d’insister, pour mieux appuyer ses propos et sa défense du président de la République qui "a beaucoup d’autorité" :

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C'est évidemment un compliment de dire qu'il est gentil, qu'il est agréable, qu'il respecte les gens.

Mais je dirais à chacun : il faut faire attention, derrière le gentil, il y a celui qui sait décider et qui sait éventuellement trancher.

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#MATIGNON

Les rumeurs de remaniement restent persistantes. Et de nombreux noms circulent pour éventuellement remplacer Jean-Marc Ayrault à Matignon. Proche de Frnaçois Hollande, Michel Sapin fait partie de cette liste.

Interrogé sur le sujet, le ministre du Travail a esquivé d’une pirouette, cryptique quant à l’intérêt qu’il pourrait porter sur le poste :

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Il y a au moins 4, 5, 6, 7 noms qui circulent...

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Mais refuserait-il si François Hollande le lui proposait ?

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Le mieux, c’est d’éviter qu’on vous le propose.

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Il n’en dira pas plus. 

>> Valérie Pécresse, Le Grand Jury, RTL/Le Figaro/LCI

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#ECOTAXE

La députée UMP Valérie Pécresse a jugé, ce dimanche soir, que l’écotaxe "était une bonne taxe". Etait. Car elle ne l’est plus selon elle à cause du "ras-le-bol fiscal" ressenti par les Français.

Ainsi a-t-elle déclaré, qualifiant donc l’écotaxe de « bon impôts » victime de la conjoncture fiscale :

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C'est un bon impôt. Elle devait taxer tous les poids lourds qui traversent la France, qui abîment nos routes, ne payent pas d'impôt en France et polluent, pour financer des infrastructures routières, ferroviaires.

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Et l’ancienne ministre du Budget de Nicolas Sarkozy de poursuivre :

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C'était, dans l'esprit, un bon impôt mais aujourd'hui il n'y a plus de bon impôt car on est dans le ras-le-bol fiscal.

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#PROSTITUTION

Comme Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ne votera pas la loi prostitution. En cause, selon elle, le risque que ce texte ne favorise "l’immigration clandestine".

En ce sens, la députée UMP est sur la même longueur d’ondes que Marie-Louise Fort et Virginie Duby-Muller, deux députés UMP qui ont déposé un amendement, rejeté, visant à lutter contre un phénomène qu’elles dénoncent : avec ce texte en l’état, selon elles, des étrangers se prostitueraient sciemment pour "obtenir un permis de séjour et de travail" .

Valérie Pécresse développe ainsi son raisonnement :

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Je voterai contre cette loi et je voterai contre car elle contient un article 6 qui instaure une filière d’immigration clandestine à partir de la prostitution.
C’est-à-dire qui dit que toute prostituée qui exercerait en France et qui voudrait sortir de la prostitution, se verra automatiquement fournir des titres de séjour en France.
Eh bien moi, je ne ferai pas ce cadeau aux réseaux de proxénètes internationaux. Vous voyez bien qu’il y aura un formidable appel d’air. 

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>> Xavier Bertrand, C Politique, France 5

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#LICENCIEMENT
Ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, qui a mis en place la procédure de la rupture conventionnelle, Xavier Bertrand a avancé ses pistes pour inverser la courbe du chômage. Parmi elles, il faut, selon lui, faciliter les licenciements en "simplifiant le code du travail" :
 

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Pour l’emploi, vous avez trois mesures qui sont à prendre. La baisse des charges, massive. Vraiment massive.

La deuxième, ça ne va pas faire plaisir à tout le monde, c’est de simplifier le code du travail et de simplifier le licenciement parce qu’autrement, il n’y aura pas de recrutements supplémentaires dans notre pays.

La troisième chose, c’est le marché du travail. En faisant en sorte que les chômeurs qui veulent vraiment reprendre un emploi, on les aide mieux en les formant.

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Et d’ajouter :

 

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Il faut que l’on puisse se séparer d’un salarié plus facilement, plus rapidement. Et que ce salarié, derrière, ne se retrouve pas sans rien.

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Xavier Bertrand s'est par ailleurs prononcé pour un système où "celui qui rentrera dans la fonction publique n'aura pas forcément l'emploi à vie". "Le statut de la fonction publique ne sera plus garanti à l'avenir aux nouveaux entrants", à part dans les services publics qui remplissent les "missions régaliennes de l'Etat", a-t-il proposé.
 
 
#MODELE
Il fut l’un des premiers à l’UMP à se déclarer officiellement candidat pour la présidentielle de 2017, et donc la primaire UMP de 2016. Cantonné à 1% dans les sondages, Xavier Bertrand n’accepte pas le parallèle avec François Hollande, un temps à 3% en 2009 avant de finalement être élu en 2012.
 
"Ce n’est certainement pas un modèle", affirme ainsi Xavier Bertrand qui rétorque que son modèle est plutôt à chercher du côté de Philippe Séguin.
 
Et d’ajouter :
 

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J’ai des convictions et je ne mesure pas la force de mes convictions à la force des sondages.

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Reniant encore la comparaison avec le chef de l’Etat, Xavier Bertrand rappelle que lui, à la différence de François Hollande, a une expérience ministérielle.
 

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François Hollande n’avait aucune expérience ministérielle. Et ça se voit tous les jours.

"

 

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