Le multiplex politique du 8 mai avec Nathalie Kosciusko-Morizet, Noël Mamère et Najat Vallaud-Belkacem

Publié à 12h16, le 08 mai 2016 , Modifié à 19h48, le 08 mai 2016

Le multiplex politique du 8 mai avec Nathalie Kosciusko-Morizet, Noël Mamère et Najat Vallaud-Belkacem
Najat Vallaud-Belkacem, Noël Mamère et Nathalie Kosciusko-Morizet © Montage Le Lab via AFP

#MULTIPLEXPOLITIQUE – C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est le jour de notre multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, Le Lab se plie en quatre (voire plus) pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.

Au programme de ce 8 mai : Nathalie Kosciusko-Morizet au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Noël Mamère au Supplément sur Canal + et Najat Vallaud-Belkacem dans C politique sur France 5.





>> Najat Vallaud-Belkacem, C politique

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#Loyal Macron

Les velléités d'indépendance politique d'Emmanuel Macron posent-t-elles problème au gouvernement ? Najat Vallaud-Belkacem reconnaît du bout des lèvres le penser :

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A partir du moment où ce qu'il dit entre en contradiction avec ce que fait le gouvernement, c'est là que moi je trouve qu'il y a parfois des problèmes qui peuvent commencer à se poser.

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Cependant, malgré son éloge de Jeanne d'Arc pour le moins allusif , la ministre de l'Education considère que le ministre de l'Economie est en train de rentrer dans le rang : 

 

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C'est à Emmanuel Macron de trouver le bon équilibre et il est plutôt en train de le trouver. Je me suis posé la question, j'avoue, ces dernières semaines, mais je pense que les choses sont en train de rentrer dans l'ordre.

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Najat Vallaud-Belkacem explique avoir été "rassurée" par les "déclarations de loyauté" du fondateur d'En Marche. Une affirmation étonnante, le jour même où l'énarque se pose en présidentiable  à Orléans.

#49.3 malgré nous

La ministre ne souhaite pas que le gouvernement utilise le 49.3 sur la loi travail... tout en considérant que ce sera peut-être inévitable :

 

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Ce ne serait pas l'idéal. Maintenant entre le réel et l'idéal... Si on doit arriver à cela, c'est qu'on actera que la division au sein de l'Assemblée nationale empêche d'adopter ce texte dans de bonnes conditions.

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Dans le même temps, Najat Vallaud-Belkacem justifie ce possible recours au 49.3 en invoquant la salve d'amendements déposés sur le projet de loi :

 

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Le débat a lieu depuis longtemps. Quand on voit les 5000 amendements qui ont été déposés, dont beaucoup sont destinés à ralentir la procédure parlementaire et à faire du blocage...

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Cette argumentation se rapproche de celle développée par Jean-Marie le Guen dans le JDD, qui consiste pour le gouvernement à assumer ne pas vouloir faire trop de publicité aux frondeurs.

>> NKM, Le Grand Jury

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# Pressions

Comme Hervé Mariton, Nathalie Kosciusko-Morizet dénonce des "pressions" sur les parlementaires dans la course aux parrainages pour la primaire de la droite. Elle dont on dit qu'elle a du mal à convaincre les 20 députés, sénateurs et eurodéputés requis pour être officiellement candidat, l'affirme ce dimanche : "Oui, oui, beaucoup de parlementaires le disent." Elle développe :

 

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Il y a beaucoup de parlementaires qui me disent 'on est d'accord ou pas d'accord mais on pense que de toutes façons, il faut que cette voix soit entendue'. Il y a des députés qui attendent le mois de juin, date des investitures (aux législatives de 2017, ndlr), pour pouvoir rendre public un soutien. Des parlementaires n'ont pas tellement envie de subir les pressions croisées qui sont nombreuses.

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"Il y a entre certains candidats une course au 'j'en ai plus que toi', a regretté l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Vous avez des parlementaires qui sont décidés, mais disent publiquement 'je me déciderai au dernier moment', pour ne pas être embêtés". "J'ai des parlementaires qui ont signé, mais qui me disent 'ne le rends pas public avant l'été'", a-t-elle ajouté.

Elle assure cependant qu'elle aura les 20 sésames requis, et que sa quête "avance bien". Et rappelle que les candidats ont jusqu'au 9 septembre pour déposer les fameux parrainages. Jean-François Copé, lui, les a déjà déposés auprès de la Haute autorité de la primaire, prenant tout le monde de court.

# "Tout est possible"

Sadiq Khan, élu local travailliste (Labour), député et ministre à plusieurs reprises dans le gouvernement de Gordon Brown, d'origine pakistanaise, fils d'un chauffeur de bus et musulman, a été élu vendredi maire de Londres. Un événement qui suscite le débat en France. La députée LR de l'Essonne est invitée à réagir. Elle dit : 

 

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J'ai trouvé que c'était une manifestation de ce que tout était possible, parce que voilà, il a un parcours qui est le sien, qui est un parcours d'intégration à l'anglaise. C'eétait un signal intéressant sur le Brexit parce qu'on l'oublie trop souvent, à force de mettre en avant seulement le fait qu'il est musulman. C'est surtout quelqu'un qui a fait campagne de manière très intense contre le Brexit et qui doit probablement une partie de sa victoire à ça.

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De son côté, Rama Yade a jugé ce dimanche que l'élection de Sadiq Khan "interpelle la France" autant que celle de Barack Obama, tout en déplorant : "Je suis triste et en colère car notre démocratie est absolument bloquée, on a l'impression qu'il n'y a pas de recours."





>> Noël Mamère, Le Supplément

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#Plus jamais Hollande

La séquence sur la déchéance de nationalité a décidément fait des ravages à gauche. Interrogé par Ali Baddou sur un éventuel soutien à François Hollande à l'élection présidentielle de 2017, le député écologiste Noël Mamère a tenu à mettre les choses au point "de façon très solennelle" :

 

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Le jour où François Hollande a décidé de vouloir constitutionnaliser la déchéance de nationalité, il a franchi une ligne que la gauche n'aurait jamais dû transgresser. Ce jour-là, pour moi, la gauche a trahi ses idéaux.

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En conséquence, l'actuel président de la République ne pourra compter sur le soutien du député-maire de Bègles en 2017 :

 

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Je ne voterai pas Hollande, non. J'espère d'ailleurs qu'il ne sera pas candidat, cela m'épargnera un tracas.

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Subsiste une ambiguïté : Noël Mamère évoque-t-il le premier ou le second tour ? Mystère.

#Fact-checking express

Echange savoureux entre Noël Mamère et le journaliste Ali Baddou. L'intervieweur évoque le regard acéré du député sur son ancien parti, Europe Ecologie-Les Verts : "Vous êtres dur, très dur avec vos anciens camarades les Verts dont vous dites qu'ils ont un logiciel resté coincé dans les années 70." Mais l'homme politique coupe :

 

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Je ne dis pas ça des écologistes. Je ne dis pas que leur logiciel est coincé dans les années 70.

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Ali Baddou ne se démonte pas et prend en main l'essai Contre Valls, que le député-maire de Bègles vient de cosigner avec Patrick Farbiaz :

 

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Je peux vous citer, c'est exactement ça. [...] 'Chez les écologistes, la pensée s'est gelée, elle baigne, soit dans le catastrophisme, soit dans l'ode à la croissance verte. Le logiciel des écolos s'est arrêté aux années 70.'

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C'est ce qui s'appelle un fact-checking en direct. Beau joueur, Noël Mamère demeure un instant interdit... avant de lâcher un laconique "très bien" et d'échanger une poignée de mains avec le journaliste, sous les rires du public.

Et de tenter de reprendre la main par une pirouette :

 

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Pour ma défense, cela ne retire rien à la pertinence de mon propos.

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Encore faut-il se souvenir du dit propos.

Du rab sur le Lab

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