Tous les partis s'organisent en vue de 2017. Primaire à droite, pré-candidature de François Hollande, velléités de primaire à gauche, outsiders sur le point de se déclarer (comme le parti de Robert Hue et Arnaud Montebourg), prétendants déjà officiellement en lice - Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, Rama Yade... Et EELV n'est pas en reste.
De l'intérieur du parti, Cécile Duflot se verrait bien partir à l'assaut de la présidentielle. Mais de l'extérieur aussi, on se prépare. Noël Mamère et Nicolas Hulot, éternel candidat/ministre potentiel, ne diraient pas forcément non. Concernant le second, l'hypothèse commence à être sérieusement discutée et ses soutiens, au sein même du parti écolo, poussent de plus en plus officiellement sa candidature.
Dans Le Parisien ce dimanche 8 mai, deux cadres EELV font ainsi une promo offensive de la candidature de l'ex-présentateur télé. David Cormand, patron du parti et soutien déclaré de Hulot, martèle :
"Il est clairement le mieux placé pour porter un projet écologiste en 2017.
"
L'eurodéputé Yannick Jadot y va lui aussi de son petit coup de butoir. En référence à la grande popularité de Nicolas Hulot, qui séduit largement au-delà des clivages partisans, il explique qu'il ne faudrait pas rater l'occasion :
"La situation n'a jamais été aussi favorable. L'histoire ne repasse pas les plats.
"
Et de vanter par avance la promesse d'une "belle aventure autour de l'écologie politique et de l'Europe".
Cécile Duflot elle-même n'y serait pas frontalement opposée. Dans Le JDD ce dimanche, l'un des proches de la députée de Paris confie ainsi : "Si c'est lui qui est en situation, il n'y aura pas de problème. On n'a pas envie d'un remake de la primaire de 2012 où deux bons candidats se sont éclatés l'un contre l'autre."
L'intéressé, lui, pèse le pour et le contre. Les sondages lui sont favorables, mais il veut s'assurer de la réalité de ce potentiel dans les urnes. Jean-Paul Besset, très proche de Nicolas Hulot, le dit au Parisien :
"Il se donne jusqu'à l'automne, l'hiver, pour réfléchir. Il veut bien vérifier que ce ne serait pas un coup d'épée dans l'eau. Il y a des retours en termes de sympathie, mais cela doit se cristalliser en adhésion à un projet et donc en intentions de vote. Cela ne sert à rien d'être un sympathique candidat de premier tour.
"
S'il devait se lancer, il ne devrait cependant pas briguer l'investiture ou l'étiquette EELV. Il se lancerait sans le parti, mais le parti se rangerait probablement derrière lui.
[Edit 14h]
Sur le plateau du Supplément de Canal + ce dimanche, Noël Mamère a été interrogé sur l'éventualité d'une candidature de Nicolas Hulot. Et le député écolo de juger que tant que ce dernier n'aura pas annoncé clairement ses intentions, personne d'autre ne pourra le faire :
"Ça préempte d'une certaine manière toute candidature écologiste parce que personne n'osera se déclarer.
"
Noël Mamère juge par ailleurs que Nicolas Hulot ne possède pas, à son sens, toutes les qualités requises pour concourir :
"Il faudra qu'il s'explique avec nous, il n'y a pas d'homme providentiel. Ce n'est pas un candidat écologiste aujourd'hui qu'il nous faut, on est bien au-delà de ça. Et pour l'instant, je ne suis pas sûr qu'on ait la personne idoine.
"
Pourtant, pas plus tard que jeudi sur RTL, il disait... exactement l'inverse. Noël Mamère avait alors affirmé "prôner la candidature de Nicolas Hulot" et ajouté :
"Le meilleur d'entre nous pour défendre le projet de l'écologie absolument nécessaire face à la crise morale, économique et sociale que nous connaissons, c'est Nicolas Hulot. À lui maintenant de montrer les signes et de se décider enfin. Il aura autour de lui un certain nombre de gens comme moi qui sont prêts à l'aider.
"