Le multiplex politique du dimanche 13 janvier : Wauquiez, Sapin, Bayrou et Fabius

Publié à 17h13, le 13 janvier 2013 , Modifié à 20h41, le 13 janvier 2013

Le multiplex politique du dimanche 13 janvier : Wauquiez, Sapin, Bayrou et Fabius
Montage via Reuters.

MULTIPLEX - Pour ce deuxième multiplex politique de l'année, dimanche 13 janvier, le Lab s'est plié en quatre pour vous permettre de suivre en simultanée les interviews de Laurent Wauquiez, Michel Sapin, François Bayrou et Laurent Fabius.

Au programme : la manifestation contre le mariage homosexuel, l’accord trouvé sur l’emploi, l’intervention française au Mali

 

A retenir :
 
>> Laurent Wauquiez regrette l’image donnée par l’UMP en 2012 et estime que "l’obsession de 2017 est un poison". 
 
>> Pour Laurent Wauquiez, qui continue à demander à François Hollande un référendum, la manifestation des opposants au mariage homosexuel est "la plus grosse manifestation sur un sujet de société depuis 1984".
 
>> Pour Michel Sapin, "la légitimité fondamentale dans une République, c’est le Parlement". Ainsi, peu importe le nombre de manifestants ce dimanche, ce ne changera pas le cours des choses.
 
>> François Hollande est "un homme de détermination et un homme d’écoute", selon son ami Michel Sapin qui, sur l’intervention au Mali, a expliqué que le chef de l’Etat était à la fois normal et exceptionnel
 
>> Comme annoncé fin 2012, Michel Sapin a confirmé que le gouvernement s’attèlerait en 2013 à réformer le système des retraites.
 
>> Pour le centriste François Bayrou, un référendum sur le mariage homosexuel ne serait pas une bonne idée car "sur des sujets brûlants, ça allume le feu". En revanche, le président du MoDem estime que François Hollande doit "entendre" les manifestants de ce dimanche, car c’est "son rôle".
 
>> Contrairement à Jérôme Cahuzac, François Bayrou croit "que la lutte des classes, ça existe".
 
>> Satisfait du pacte de compétitivité et du crédit d’impôt mis en place par le gouvernement, François Bayrou est plus mitigé concernant l’accord signé vendredi entre le gouvernement et les syndicats sur l’emploi dans lequel il voit du bon – "un accord positif et substantiel" - et du moins bon.
 
>> Mali, mission accomplie. C’est le message qu’a voulu faire passer Laurent Fabius, estimant que l’objectif premier était de "bloquer les terroristes". Chose faite selon le ministre.
 
>> Concernant le mariage homosexuel, Laurent Fabius a expliqué que "les Français se sont exprimés" lors de l’élection présidentielle et que, désormais, "la voie parlementaire est pertinente".
 
>> Sur ses vacances polémiques à Zanzibar, le ministre des Affaires étrangères a confié avoir "informé le président" et justifié ces "quelques jours de repos".

 

  1. Notre multiplex dominical

    >> Laurent Wauquiez, député UMP, dans C politique, France 5

     

     > Le point jeunesse

    Parfois qualifié de gendre idéal, surdiplomé et arrivé çà l’Assemblée et au gouvernement très jeune, Laurent Wauquiez a reconnu avoir de l’ambition, "pour faire des choses", mais juge que la jeunesse en politique est "un handicap" en France :

    J’espère que dans 10 ans, on en passera pas son temps à me rappeler mes diplomes. Ce qui compte, c’est ce qu’on est.

    La jeunesse en politique et en France, c’est surtout un handicap.C’est une plaie de la politique française.
    En général, quand on est jeune en politique, on vous accuse d’être ambitieux.

     

    > 2017 pour l’UMP : "un poison"

    Laurent Wauquiez vise-t-il un jour la présidence de l'UMP ? Il nie et regrette que les ambitions personnelles dans son parti, 2017 en ligne de mire, aient donné une image "ridicule" de l'opposition.

    L’ambition en politique, c’est sain mais ca peut aussi vriller la tête. L’obsession de 2017 est un poison.

    Aujourd’hui, je suis vice-président de l’UMP. L’opposition a été suffisamment ridicule en 2012 …  

     > Le point manifestation contre le mariage homo

    Présent dans le cortège qui a défilé, et "fier" d'y avoir été, ce dimanche, contre le mariage homosexuel, Laurent Wauquiez s’est félicité de ce qui a été pour lui, "une belle manifestation" :

    C’était une belle manifestation. C’est la plus grosse manifestation sur un sujet de société depuis 1984.

    Hollande a le devoir moral et politique d’entendre ceux qui se sont exprimés.

     
    Il a également développé l’idée que le gouvernement opère un "passage en force" sur le sujet. Et demande une nouvelle fois un référendum :
     
     

    Ce qu’il faut c’est un référendum. 70% des Français demandent à s’exprimer.

     
    Mais est-ce anticonstitutionnel comme l'avancent la gauche et nombre de constitutionnalistes ?
     
     

    Les Tartuffes, ca suffit. Je parle de Christiane Taubira et des socialistes.

     

     
    > Le point Montebourg
     
    Pour Laurent Wauquiez, l’opération com’ d’affichage d’Arnaud Montebourg en marinière pour vanter le made in France n’est pas la solution.
     
     

    Ce qui m'intéresse, ce n'est pas d'avoir un ministre qui pose en marinière, mais un ministre qui fait bouger les choses.

     

    > Le point Filippetti
     
     
    Interrogé sur les vacances polémiques d’Aurélie Filippetti à l’ile Maurice, Laurent Wauquiez a adopté un ton grave pour expliquer qu’en période de rigueur, ce n’était pas le moment idoine de partir loin :
     
     

    Les ministres ont le droit de partir en vacances. Il faut juste un minimum d’éthique personnelle.

     
     

    >> Michel Sapin, ministre du Travail, dans BFM Politique

     

    > Point "manifestation"

    350 000 ou 800 000 manifestants ce dimanche, peu importe. Pour Michel Sapin, cela ne change pas la donne. Et le ministre du Travail de réaffirmer la légitimité du Parlement :

    Ils expriment une opinion. Libre à eux. Est-ce que ca fait changer le cours des choses ? Non.

    La légitimmité fondamentale dans une République, c’est le Parlement. C’est le Parlement qui vote la loi.

    Quant à la demande répétée d'organiser un référendum sur le mariage homo, Michel Sapin balaye l'hypothèse d'un revers de main. Et par l'ironie :

    Pourquoi est-ce qu’on ne passerait pas son temps à poser des questions aux Français ?

     

     > Un président normal mais "exceptionnel"

    Interrogé sur l'attitude de François Hollande sur la décision d'intervenir militairement au Mali, Michel Sapin a défendu son ami et président. Un homme normal mais "exceptionnel" :

    On peut avoir un comportement normal dans la vie de tous les jours et une attitude exceptionnelle dans une situation exceptionnelle.

    Relancé sur les critiques concernant un François Hollande qui serait un "mou", le ministre du Travail répond :

    C’est un homme de détermination et un homme d’écoute.

     
    > Point accord sur l'emploi
     
    Après la signature d'un accord "historique" sur l'emploi, Michel Sapin a confirmé que le Parlement devrait respecter l'accord conclu. Sans forcément avoir de marges de manoeuvres :
     
     

    Le texte de loi transcrira l’accord et respectera l’équilibre de l’accord. Il faut respecter cet équilibre.  

    > "On ne peut pas attendre"

    Sur l’emploi, Michel Sapin explique que le gouvernement fera appel à la procédure d’urgence au Parlement. Une procédure dont les parlementaires jugeaient l’utilisation excessive. Michel Sapin leur répond, ferme :

    Aux députés et sénateurs, vous savez ce que je leur répond : "On ne peut pas attendre sur le front de l’emploi".

     

    > Le point "retraites"

    Comme avancé par lui-même ainsi que par Pierre Moscovici fin 2012, le gouvernement réfléchit à une réforme des retraites en 2013. Des négociations seraient déjà en cours d'après Michel Sapin :

    Avec la réforme Sarkozy, je croyais qu'on était sorti du trou. Pas du tout, on y retourne encore.

    Il y a des propositions qui sont en train d'être élaborées.
    Il faudra une réforme des retraites.

    >> François Bayrou, MoDem, dans Tous Politique

    > Le point mariage pour tous

    Le président du MoDem, François Bayrou, a appelé dimanche François Hollande à "entendre les manifestants" qui ont battu le pavé contre le projet de loi sur le "mariage pour tous", lui conseillant de ne pas "choisir le dialogue de sourds".

    Ces manifestants-là, il faut aussi que le gouvernement les écoute, il faut aussi que François Hollande les entende parce qu'ils sont des Français et que le rôle du président de la République, c'est d'entendre les Français.

    Quant à l’éventualité d’un référendum, François Bayrou ne se rallie pas aux personnalités de droite qui le demandent à François Hollande, le sujet étant trop clivant selon lui :

    Les référendums sur des sujets brûlants sont risqués, ça allume le feu.

    > Le point lutte des classes

    Alors que Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Cahuzac s’étaient opposés, à Mots Croisés, sur la lutte des classes et que la position du gouvernement sur le sujet est ambigue, François Bayrou, lui, ne tient pas le même discours que le ministre du Budget, qui "n’y a jamais cru" :

    Je crois que la lutte des classes, ça existe.

    > Accord sur l’emploi : du bon et du moins bon

    Satisfait du pacte de compétitivité et du crédit d’impot mis en place par le gouvernement, le centriste est plus mitigé concernant l’accord signé vendredi entre le gouvernement et les syndicats sur l’emploi.

    S’il s’est d’abord félicité :

    C’est un accord positif et substantiel, pas un accord verbal et de façade.

    François Bayrou juge qu’on aurait pu aller encore plus loin dans le compromis :

    On n'a pas fait l'effort de simplification du contrat de travail qui est nécessaire. (…)

    Je suis pour un contrat de travail unique [...] qui lève la peur d'embaucher.

     

    >> Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, au Grand Jury

     

     

    > Mali, mission accomplie
     
    Interrogé principalement sur l’intervention française au Mali, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que les avions français pourraient survoler l'Algérie et s'est réjoui du soutien majoritaire dans la classe politique française ainsi que dans la communauté internationale.
     
     
    Il a également jugé que l’objectif de la mission, à savoir "bloquer les terroristes", était une mission réussie :
     
     

    Notre premier objectif était de bloquer les terroristes : c'est fait.
     
     
    La France devait intervenir d'urgence, sinon, il n'y avait plus de Mali mais un état terroriste.

     
     
    Et d’ajouter que François Hollande a été ferme et n’a pas hésité au moment d’intervenir :
     
     

    La main du Président Hollande n'a pas tremblé. Il a pris sa décision en 24 heures.

     
    Relancé sur le temps que devrait durer cette intervention de l’armée française au Mali, Laurent Fabius l’a circonscrite dans le temps :
     
     

    Ce n'est qu'une question de semaines.

     
     
    > Le tacle à Villepin
     
    Laurent Fabius n’a pas été tendre avec l’un de ses prédecesseurs au Quai d’Orsay, Dominique de Villepin, auteur d’une tribune dans le JDD ce dimanche :
     
     

    Je préfère me concentrer sur des responsables politiques qui aujourd'hui exercent des responsabilités.

     

    > Mariage homo : "les Français se sont exprimés"
     
    Suite à la manifestation contre le mariage homosexuel, Laurent Fabius a estimé qu’il ne fallait pas "minimiser" cette manifestation tout en remettant dans une perspective européenne ce débat, avec notamment l’exemple de l’Espagne qui a déjà adopté le mariage pour les couples de même sexe.
     
     
    Surtout, il estime que le référendum n’est pas légitime sur la question, les Français s’étant déjà exprimés lors de l’élection présidentielle :
     
     

    (Le référendum, ndlr) Ce n’est pas la voix qui a été choisie. La démocratie parlementaire peut fonctionner à travers le débat au parlement.

    Cette question a quand même été un thème évoqué dans l’élection présidentielle, donc les Français se sont exprimés. La voie parlementaire est pertinente.

     
    > Le point vacances de Noël
     
     
    Alors que François Hollande avait donné des consignes de disponibilités, les vacances d’Aurélie Filippetti à l’ile Maurice ainsi que celles de Laurent Fabius à Zanzibar ont fait polémique.
     
     
    Le ministre des Affaires étrangères se justifie et confie qu’il en avait "informé le président" :
     
     

    En ce qui me concerne, je passe la moitié de ma vie à l’étranger. Donc que le ministre des Affaires étrangères soit à l’étranger, ce n’est pas étonnant. 
     
     
    J’ai pris les précautions. J’en avais informé le président.

     

    > Fabius et la courbe du chômage
     
     
    Pour Laurent Fabius, le "compromis historique" sur l’emploi doit être "un élément qui peut permettre" d’inverser la courbe du chômage. Un engagement présidentiel qu’il juge compliqué à tenir :
     
     

    Cet engagement est difficile et ambitieux et il faut tout faire pour y arriver.

     

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