Rapporteur du budget à l’Assemblée nationale, le socialiste Christian Eckert a jugé, mercredi 17 octobre sur LCI, que le gouvernement cédait trop vite aux pressions et qu’il faudra revenir sur la TVA restauration dans le cadre d’une "refonte globale des taux de TVA".
"Ayrault est très loyal. Peut-être trop"
Il n’a pas sa langue dans sa poche. Après avoir livré un billet de blog introspectif dans lequel il s’étonne du "poids des lobbies", le rapporteur PS du budget à l’Assemblée nationale, le député Christian Eckert, a été critique envers son gouvernement, mercredi 17 octobre sur LCI.
> Un avion à plusieurs pilotes
Pour lui, l’épisode des pigeons a été révélateur :
Le gouvernement cède facilement. Il a un peu vite reculé.
Et d’ajouter à l’endroit du Premier ministre, interrogé sur le fait de savoir s’il y avait un pilote dans l’avion :
L’avion est piloté. Le problème, c’est qu’il y a parfois plusieurs pilotes. […]
Jean-Marc Ayrault ne doit pas se débarrasser des autres pilotes. C’est quelqu’un de très loyal. Peut-être trop.
> Le budget 2013
Rapporteur du budget, Christian Eckert s’est "réjoui" en revanche du recul du gouvernement sur la redevance télé pour les maisons secondaires. "J’ai toujours montré mon opposition à cette mesure", explique-t-il.
Quant aux pigeons, après avoir estimé que le gouvernement avait trop facilement cédé, le député de Meurthe-et-Moselle a néanmoins nuancé :
C’est un dispositif complexe qui méritait des aménagements.
Ceci dit, il va y avoir quelques aménagements, donc il faudra trouver de l’argent pour remplacer ce qui était prévu comme une recette.
Et d’avancer ainsi comme piste l’idée de reconduire l’impôt exceptionnel sur les sociétés, mis en place par le gouvernement Fillon.
> Vers la fin de la TVA restauration ?
En débat, la fin de la TVA réduite dans la restauration ne sera pas inscrite au budget 2013. Toutefois, Christian Eckert annonce que sa durée de vie est désormais limitée. Et informe de l’imminence d’une "refonte globale des taux de TVA" :
C’était une erreur. Elle coûte plus de trois milliards d’euros tous les ans. […]
Nous reviendrons un jour probablement dessus dans une refonte globale des taux de TVA.