#QAG - Avant la session extraordinaire du Parlement, qui débute le 10 septembre , François Hollande a convoqué, en urgence, députés et sénateurs pour une (très) brève session extraordinaire consacrée à un débat sans vote sur la Syrie.
Une session si courte que la séance de questions au gouvernement a été squeezée. Volontairement, explique au Lab le ministère des relations avec le Parlement alors que cette entorse à la Constitution était dénoncée par le procédurier député UMP Hervé Mariton, le roi des rappels au règlement durant les débats sur le mariage homosexuel.
- "Un consensus préalable"  - Il chipote. Mais, techniquement, il n’a pas tort. Sur Twitter, mercredi 4 septembre, le député UMP Hervé Mariton, utilisateur boulimique du rappel au règlement durant les débats sur le mariage homosexuel , a signalé que la session extraordinaire, qui a vu le Parlement convoqué pour débattre, sans vote, de la Syrie, était contraire à la Constitution. La faute à l’absence de questions d’actualité au gouvernement. - #QAG l'absence de questions au gouvernement en cette journée de #sessionextraordinaire est contraire à la #Constitution@ADAN_Officiel — Hervé Mariton (@HerveMariton) September 4, 2013 - Techniquement, donc, Hervé Mariton a raison. Selon l’article 48 de la Constitution , "une séance par semaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires, est réservée par priorité aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement". - Et, depuis la révision constitutionnelle de 2008, "une séance d’une heure par semaine leur est consacrée durant les sessions extraordinaires", explique le site de l’Assemblée nationale , qui ajoute : - " - En 2009 le constituant a étendu la règle précitée aux sessions extraordinaires. Depuis lors, la pratique est de ne prévoir qu’une séance de questions au Gouvernement par semaine de session extraordinaire. "- Or, pour ce débat sur la Syrie, la session extraordinaire n’a duré qu’un après-midi – "on convoque une session extraordinaire pour deux heures !"déplorait au Lab le député UMP Yves Nicolin . Juste le temps pour Jean-Marc Ayrault, les orateurs des différents groupes et des commissions, de défendre leur position.  - Jean-Marc Ayrault après son intervention devant l'Assemblée, en session extraordinaire, sur la Syrie. (Reuters) - Dans un laps de temps si court, fallait-il organiser une séance de "QAG" ? "On s’est posé la question", reconnait au Lab le cabinet d'Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement, sur cet écart à la Constitution, avant d’expliquer que cette impasse volontaire a été le fruit d’un accord entre les différents groupes politiques : - " - La décision (de ne pas organiser de questions au gouvernement, ndlr) a été le résultat d’un consensus préalable à la conférence des présidents. "- Pour le ministère des relations avec le Parlement, la sortie d’Hervé Mariton est donc "un non-sujet". Et ce, d’autant plus que Claude Bartolone, le président de l’Assemblée, a appelé avant la conférence des présidents tous les présidents de groupe pour les prévenir. Sans que cela ne provoque de réaction outrée. - Fin juin 2012, l’approche avait été différente. Alors que François Hollande venait de s’installer à l’Elysée et d’obtenir une majorité absolue au Palais Bourbon, l’opposition s’était plainte de l’absence de questions au gouvernement lors de la première semaine de la session extraordinaire estivale.  - Christian Jacob s'exprime sur la Syrie, au nom du groupe UMP. (Reuters) - Le patron des députés UMP, Christian Jacob, s’en était alors ému : - " - On a eu une élection présidentielle, une élection législative et on a un gouvernement qui refuse les questions ! "- Relayé par Marc Le Fur, vice-président UMP de l’Assemblée qui déclarait alors au JDD.fr : - " - Il n'y avait aucune séance de questions au gouvernement de prévue lors des sessions extraordinaires jusqu'à la révision de la Constitution. Mais depuis, celle-ci stipule qu'il doit y en avoir au moins une par semaine, contre deux lors d'une session ordinaire. (…) - La gauche réduit donc les droits de l'Assemblée. "

