Le "ni-ni", c'est non. Mais le Front républicain, ça peut être dangereux aussi. C'est en substance ce qu'explique Jean-Paul Fournier, sénateur-maire UMP de Nîmes à Réforme ce vendredi 27 mars.
Alors que le FN s'est qualifié aux deuxième tour des départementales dans de nombreux cantons de la région nîmoise, celui qui est également secrétaire départemental de l'UMP appelle à faire barrage au mouvement frontiste. Quitte à enfreindre la consigne "ni FN-ni PS" prônée par Nicolas Sarkozy. Il explique :
"J’ai toujours combattu la gauche… Ce sont des adversaires mais ce sont des républicains. Le Front national, lui, est mon ennemi. Je combats ces ennemis car ce sont des gens dangereux.
"
Mais alors que la logique voudrait que les candidats UMP arrivés troisièmes au premier tour se désistent pour faire le Front républicain avec le PS, l'élu considère que cette configuration risquerait d'avantager le parti d'extrême-droite. La faute aux électeurs de l'UMP, possiblement tentés par le vote frontiste, selon Jean-Paul Fournier :
"Je discute avec les électeurs. Je sais qu’une partie importante de l’électorat qui a voté pour le binôme soutenu par l’UMP, se serait reportée sur le FN en cas de désistement (dans le canton de Nîmes 2, NDLR). On se maintient donc pour faire barrage.
"
Selon un sondage paru au lendemain du premier tour, un tiers des électeurs UMP seraient prêts à voter pour le Front national contre le PS, un autre tiers ferait l'inverse et un peu moins de la moitié s'en tiendrait au "ni-ni".
[BONUS TRACK] Le "connard" assume
Pour avoir dressé un parallèle entre le FN et l'Allemagne nazie, Jean-Paul Fournier s'était vu remettre symboliquement un "Prix du connard" par Jean-Marie Le Pen. Dans son interview à Réforme ce vendredi, l'intéressé réagit à cette attaque du patriarche frontiste. Il déclare :
"Venant de Jean-Marie Le Pen, ce prix est une vraie distinction. Je connais leurs insultes. Ce sont des haineux. Mon principal opposant au conseil municipal (Yoann Gillet, NDLR) m’a traité, il y a trois mois, de "sous-maire" puis de "sous-merde". Je l’ai enregistré et je l’attaque au tribunal. Et puis, c’est vrai, en Allemagne, je le redis, le nazisme a commencé comme ça, en démarrant lentement. En Italie, le Duce est arrivé au pouvoir doucement. Il faut être vigilant.
"