Après le dépôt d'une proposition de loi visant à "autoriser l'usage contrôlé du cannabis " par le groupe écologiste au Sénat emmené par Esther Benbassa, un sénateur socialiste lui apporte son soutien. Il s'agit de Roger Madec, sénateur de Paris.
Sur sa page Facebook , le parlementaire dit vouloir sortir de "la logique strictement répressive qui démontre chaque jour son inefficacité" ainsi "qu'améliorer l'accompagnement et le traitement des addictions" :
"Je suis prêt à voter cette proposition de loi, si elle venait à être présentée devant le Sénat.
Il est temps de sortir des discours moralisateurs et hypocrites, et d’apporter de vraies réponses à ce débat lancinant.
"
La position de Roger Madec sur le sujet n'a rien de surprenant. Le sénateur socialiste plaide depuis longtemps pour que le débat soit réellement ouvert sur une dépénalisation de cette drogue illégale. En avril 2010, il dénonce déjà une "politique de prohibition hypocrite " et "inefficace" :
"En dépénalisant l’usage du cannabis, on couperait les robinets d’approvisionnement de cette économie souterraine. Il serait alors facile pour le législateur de créer une loi sur cette consommation devenue légale tout comme nous l’avons déjà fait sur l’alcool ou le tabac.
"
En juin 2012, alors que l'écologiste Cécile Duflot fraichement nommée ministre vient de s'exprimer en faveur de la dépénalisation et de se faire reprendre par le Premier ministre, Roger Madec plaide de nouveau pour la fin de l'hypocrisie, pour l'autorisation de la prescription de cannabis à usage thérapeutique et pour l'arrêt de la prohibition, "bataille perdue d'avance " :
"Dans un pays qui défend mordicus la vente d’alcool et de tabac, l’interdiction de cannabis peut prêter à sourire. Malheureusement les pouvoirs publics n’ont jamais eu le courage de cette réflexion.
La prohibition, seule bilan de la Droite répressive, est un échec total. Le cannabis est toujours consommé et son dealer est toujours plus riche. Arrêtons de nous aveugler. Aucune politique d’évaluation n’a été menée afin de démontrer la pertinence de la prohibition. (...)
Sortons de l’hypocrisie et ouvrons un grand débat sur la légalisation du Cannabis. Je le répète la prohibition c’est tout simplement l’État qui laisse la vente réglementée d’un produit aux crimes organisés.
"
Les écologistes pourraient profiter d'une de leur niche parlementaire, après les élections municipales, pour inscrire à l'ordre du jour cette proposition de loi déposée le 28 janvier. Le gouvernement s'étant déjà dit défavorable à toute dépénalisation, elle n'a cependant aucune chance d'être adoptée.