Le suspect de l’attentat de Berlin abattu en Italie : des élus LR et FN dénoncent illico "l'Europe passoire"

Publié à 13h50, le 23 décembre 2016 , Modifié à 20h52, le 23 décembre 2016

Le suspect de l’attentat de Berlin abattu en Italie : des élus LR et FN dénoncent illico "l'Europe passoire"
C'est sur le marché de Noël de Berlin près de l'église Kaiser-Wilhelm-Gedaechtniskirche que s'est déroulée l'attaque au camion lundi. © Odd ANDERSEN / AFP

Anis A., un Tunisien de 24 ans suspecté d’être l’auteur de l’attaque mortelle au camion-bélier commise à Berlin lundi 20 décembre, a été abattu  ce vendredi  23 décembre par les forces de l’ordre italiennes lors d’un contrôle à Milan. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Intérieur, Marco Minniti. Selon les médias étrangers, un ticket de train français a été retrouvé dans le sac à dos de l’auteur présumé, montrant qu’il était auparavant monté dans un train à Chambéry avant de gagner Turin puis Milan. Un peu plus tard dans la journée, un porte-parole de la SNCF a déclaré au Monde  que la SNCF a bien eu confirmation par les autorités italiennes que ce billet a été trouvé sur le suspect.

Selon les informations d'Europe 1, Anis A. a bien circulé France, de Lyon à Chambéry, avant de gagner l'Italie. En fin de journée, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a toutefois appelé à "la plus grande prudence" avant de retracer son itinéraire. "Seuls les enquêtes permettront d'établir précisément les faits", a-t-il déclaré lors d'une courte déclaration à la presse.

Plusieurs responsables français avaient rapidement réagi sur Twitter dans la matinée à ce dénouement, particulièrement des élus Les Républicains et Front national. Avec une position commune : la dénonciation de "l’Europe passoire". C’est le cas du vice-président du FN Florian Philippot :

 

"

Le terroriste islamiste de Berlin abattu à Milan. Il avait déjà changé de pays ! Mettons fin à cette passoire qu’est l’Europe de Schengen.

"

L’occasion pour Florian Philippot de ressortir le traditionnel refrain du FN sur le besoin de "retrouver notre souveraineté et nos frontières".

 

La députée frontiste du Vaucluse Marion Maréchal Le Pen avait elle aussi appelé à "stopper le ‘terrorisme sans frontières’ de Schengen".

 

Dans un communiqué, la présidente du FN Marine Le Pen avait elle aussi évoqué "une catastrophe sécuritaire totale que représente l’espace Schengen". "La France, comme la plupart de ses voisins, en est réduite à apprendre après coup qu’un djihadiste armé et dangereux se baladait probablement sur son sol", avait-t-elle estimé.

Des réactions alors un peu rapides. Qu’importe : la droite y était elle aussi allée de sa complainte contre l’Europe en ne prenant pas de précaution sur le parcours de l’auteur présumé depuis lundi. Pour le sénateur Les Républicains des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi, "les systèmes de surveillance doivent être renforcés".

 

Le député des Yvelines Jacques Myard avait lui aussi évoqué "deux frontières franchies sans entrave" et déploré "la faillite de Schengen".

 

Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti avait pour sa part estimé sur le réseau social que cette "interception vérifie plus que jamais l’idée d’Europe passoire qu’il convient de réformer".

 

Pour le porte-parole de François Fillon, le député LR des Hauts-de-Seine Thierry Solère, "c'est quand même incroyable qu'un terroriste recherché par toutes les polices d'Europe ait pu entrer sur le territoire national, manifestement armé, puis en ressortir, sans être inquiété, alors que nous sommes en plein état d'urgence. Nous demandons à Bruno Le Roux des explications sur cette défaillance majeure de notre chaîne de sécurité", avait-t-il affirmé auprès de l'AFP.

Mais d’autres voix, bien différentes, se sont aussi fait entendre sur Twitter. Ainsi, pour le candidat du Parti écologiste à la primaire de la Belle Alliance Populaire François de Rugy, "cette fin de cavale montre l’utilité d’une coopération policière et judiciaire en Europe : interconnexion des fichiers, mandat d’arrêt européen…"

 

Même son de cloche chez le député UDI des Alpes-Maritimes Rudy Salles, qui s’était félicité : "Bravo à la coopération des polices européennes", avait-t-il écrit.

 

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[EDIT 14H50] Ajout de la réaction de Thierry Solère

[EDIT 16H40] Ajout de la déclaration d'un porte-parole de la SNCF

[EDIT 20H52] Ajout des informations d'Europe 1 et des propos de Bruno Le Roux

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