Anis A., un Tunisien de 24 ans suspecté d’être l’auteur de l’attaque mortelle au camion-bélier commise à Berlin lundi 20 décembre, a été abattu ce vendredi 23 décembre par les forces de l’ordre italiennes lors d’un contrôle à Milan. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Intérieur, Marco Minniti. Selon les médias étrangers, un ticket de train français a été retrouvé dans le sac à dos de l’auteur présumé, montrant qu’il était auparavant monté dans un train à Chambéry avant de gagner Turin puis Milan. Un peu plus tard dans la journée, un porte-parole de la SNCF a déclaré au Monde que la SNCF a bien eu confirmation par les autorités italiennes que ce billet a été trouvé sur le suspect.
Selon les informations d'Europe 1, Anis A. a bien circulé France, de Lyon à Chambéry, avant de gagner l'Italie. En fin de journée, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a toutefois appelé à "la plus grande prudence" avant de retracer son itinéraire. "Seuls les enquêtes permettront d'établir précisément les faits", a-t-il déclaré lors d'une courte déclaration à la presse.
Plusieurs responsables français avaient rapidement réagi sur Twitter dans la matinée à ce dénouement, particulièrement des élus Les Républicains et Front national. Avec une position commune : la dénonciation de "l’Europe passoire". C’est le cas du vice-président du FN Florian Philippot :
"Le terroriste islamiste de Berlin abattu à Milan. Il avait déjà changé de pays ! Mettons fin à cette passoire qu’est l’Europe de Schengen.
"
Le terroriste islamiste de Berlin abattu à #Milan. Il avait déjà changé de pays ! Mettons fin à cette passoire qu'est l'Europe de Schengen.
— Florian Philippot (@f_philippot) December 23, 2016
L’occasion pour Florian Philippot de ressortir le traditionnel refrain du FN sur le besoin de "retrouver notre souveraineté et nos frontières".
Itinéraire d'un djihadiste gâté par Schengen : Allemagne ➡️France ➡️ Italie. Retrouvons notre souveraineté et nos frontières, vite.
— Florian Philippot (@f_philippot) December 23, 2016
La députée frontiste du Vaucluse Marion Maréchal Le Pen avait elle aussi appelé à "stopper le ‘terrorisme sans frontières’ de Schengen".
Arrivé par Lampedusa, djihadiste à Berlin, neutralisé à Milan, passé par la France... stoppons le "terrorisme sans frontières" de Schengen !
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) December 23, 2016
Dans un communiqué, la présidente du FN Marine Le Pen avait elle aussi évoqué "une catastrophe sécuritaire totale que représente l’espace Schengen". "La France, comme la plupart de ses voisins, en est réduite à apprendre après coup qu’un djihadiste armé et dangereux se baladait probablement sur son sol", avait-t-elle estimé.
Des réactions alors un peu rapides. Qu’importe : la droite y était elle aussi allée de sa complainte contre l’Europe en ne prenant pas de précaution sur le parcours de l’auteur présumé depuis lundi. Pour le sénateur Les Républicains des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi, "les systèmes de surveillance doivent être renforcés".
Le terroriste de Berlin est abattu à Milan,aprés être passé,armé,en train par la France!Les systèmes de surveillance doivent être renforcés!
— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) December 23, 2016
Le député des Yvelines Jacques Myard avait lui aussi évoqué "deux frontières franchies sans entrave" et déploré "la faillite de Schengen".
L'assassin de #Berlin abattu à #Milan après avoir franchi 2 frontières sans entrave c'est la faillite de Schengen @RTLPolitique@RMCinfo
— Jacques Myard (@JacquesMyard) December 23, 2016
Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti avait pour sa part estimé sur le réseau social que cette "interception vérifie plus que jamais l’idée d’Europe passoire qu’il convient de réformer".
L'interception du terroriste islamiste de Berlin à #Milan vérifie plus que jamais l'idée d'une Europe passoire qu'il convient de réformer !
— Eric Ciotti (@ECiotti) December 23, 2016
Pour le porte-parole de François Fillon, le député LR des Hauts-de-Seine Thierry Solère, "c'est quand même incroyable qu'un terroriste recherché par toutes les polices d'Europe ait pu entrer sur le territoire national, manifestement armé, puis en ressortir, sans être inquiété, alors que nous sommes en plein état d'urgence. Nous demandons à Bruno Le Roux des explications sur cette défaillance majeure de notre chaîne de sécurité", avait-t-il affirmé auprès de l'AFP.
Mais d’autres voix, bien différentes, se sont aussi fait entendre sur Twitter. Ainsi, pour le candidat du Parti écologiste à la primaire de la Belle Alliance Populaire François de Rugy, "cette fin de cavale montre l’utilité d’une coopération policière et judiciaire en Europe : interconnexion des fichiers, mandat d’arrêt européen…"
La fin de cavale #AnisAmri montre utilité coopération policière/judiciaire #Europe : interconnexion des fichiers, mandat d'arrêt européen...
— François de Rugy (@FdeRugy) December 23, 2016
Même son de cloche chez le député UDI des Alpes-Maritimes Rudy Salles, qui s’était félicité : "Bravo à la coopération des polices européennes", avait-t-il écrit.
Le terroriste de Berlin abattu à Milan: bravo à la cooperation des polices Européennes. #terrorisme#berlinattacks
— Rudy Salles (@rudysalles) December 23, 2016
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[EDIT 14H50] Ajout de la réaction de Thierry Solère
[EDIT 16H40] Ajout de la déclaration d'un porte-parole de la SNCF
[EDIT 20H52] Ajout des informations d'Europe 1 et des propos de Bruno Le Roux