Le télégramme très peu diplomatique du Quai d'Orsay

Publié à 12h52, le 18 janvier 2012 , Modifié à 17h22, le 18 janvier 2012

Le télégramme très peu diplomatique du Quai d'Orsay
Alain Juppé, le 10 janvier 2012. (Reuters)

Aux quatre coins du globe, les ambassadeurs français ont reçu lundi un télégramme venu du Quai d'Orsay. Des éléments de langage pour expliquer au monde la perte du triple A par la France.

Or, dans les arguments envoyés par le ministère d'Alain Juppé, il est notamment conseillé noir sur blanc d'accabler les 35 heures socialistes ou de saluer le travail du prédecesseur (socialiste) de la chancelière Angela Merkel, Gerhard Schröder.

Le Lab vous propose de lire ce tract électoral, pardon, ce télégramme (peu) diplomatique, révélé mercredi par L'Express.

  1. La perte du triple A? La faute aux 35 heures !

    Sur lexpress.fr

    Les ambassadeurs représentent la République française dans le monde. Ils sont donc censés ne pas être partisans. Pourtant, lundi 16 janvier, tous les diplomates en poste à l'étranger ont reçu des éléments de langage sous forme de véritable tract électoral pro-Sarkozy afin de justifier et de relativiser la dégradation de la note de la France par l'agence Standard & Poor's.

    EXTRAITS de ce télégramme révélé par L'Express

    Questions/réponses

    Pourquoi la France perd-elle son triple A et non l'Allemagne ?

    L'Allemagne a pris de l'avance dans la mise en œuvre des réformes sur la plupart de ses partenaires. Des réformes importantes il y a plusieurs années sous le chancelier Schroeder pendant que les socialistes faisaient les 35 heures ?

    Cliquez-ici pour lire le premier puis le second télégramme en intégralité.

    Une petite phrase qui réussit la prouesse de taper sur les socialistes et de nous fâcher en même temps avec le gouvernement d'Angela Merkel.

    La référence aux 35 heures a été supprimée dans une version expurgée du télégramme envoyé une heure et trente minutes plus tard. Mais pas le coup de chapeau au chancelier de gauche.

    Depuis, les collaborateurs d'Alain Juppé plaident "l'erreur de clic". Les fautifs seraient aussi à chercher du côté de Bercy. Ces éléments de langage se sont en effet retrouvés dans la bouche de François Baroin, vendredi soir.

    Cliquez ici et ici pour voir des extraits de l'intervention du ministre de l'Économie sur France 2.

  2. Ce sujet se construit avec vous !

    Vous avez vu d'autres traces numériques de ce télégramme bien trop virulent pour le monde policé de la diplomatie ? Partagez les avec nous !

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