Le vice-président du FN Florian Philippot minimise l'arrestation de syndicalistes d'Air France : "ils n'ont pas été molestés"

Publié à 20h07, le 12 octobre 2015 , Modifié à 20h34, le 12 octobre 2015

Le vice-président du FN Florian Philippot minimise l'arrestation de syndicalistes d'Air France : "ils n'ont pas été molestés"
Florian Philippot © Capture d'écran BFMTV

ANTISOCIAL TU PERDS TON SANG-FROID – L'arrestation de syndicalistes d'Air France, à leur domicile, ce lundi 12 octobre, a profondément choqué Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot ou encore Olivier Besancenot . Florian Philippot, beaucoup moins. C'est que, sur le sujet, le vice-président du Front national est un petit peu obligé de marcher sur des œufs : si son parti se dit proche des travailleurs, il ne peut quand même pas valider l'usage de la force par des syndicalistes.

Ce lundi soir, sur BFMTV, le n°2 du FN a donc minimisé l'arrestation des syndicalistes d'Air France. "Je pense que ces personnes-là doivent être jugées parce que ce qu'elles ont fait n'est absolument pas convenables et même condamnables", commence Florian Philippot, renvoyant à la police et à la justice les "modalités" des arrestations. Autrement dit, le fait que les syndicalistes aient été interpellés à leur domicile à 6h du matin, ce n'est pas vraiment son affaire. Et c'est même mérité, une semaine après les incidents survenus lors du comité central d'entreprise et cette image, celle de la chemise déchirée du DRH de la compagnie qui a fait le tour du monde. 

Mais cela n'empêche pas Florian Philippot d'avoir un avis. Il ajoute :

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Enfin, il y a un cadre de droit en France. Elles [ces personnes] n'ont pas été, j'imagine, molestées ou quoi que ce soit. Il faut raison garder dans cette affaire-là.

 

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Et Florian Philippot d'en profiter pour dresser un portrait peu amène du combat syndical en France. S'il considère que le dialogue social est très "important", le vice-président du FN estime aussi qu'il "n'existe pas en France". Pourquoi ? Parce que les syndicats "ne sont pas représentatifs" et sont "trop politisés".

Il explique :

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Quand des syndicats font campagne pour des partis politiques, c'est absolument insupportable et ils perdent toute crédibilité.  

 

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Enfin ça, c'est surtout valable quand les syndicats font campagne contre le FN.

À l'inverse, quand des syndicalistes se disent proche du Front national, Florian Philippot trouve ça plutôt sympa. En 2014, un sondage Ipsos indiquait qu'un tiers des sympathisants FO avait voté pour le parti de Marine Le Pen aux européennes. "Contrairement aux autres syndicats, chez Force ouvrière, ils sont ouverts et respectueux", estimait alors le n°2 frontiste, cité par  Les Inrocks. Comme quoi…

[EDIT 20h16] Après publication de l'article, Florian Philippot a tenu à apporter une précision, expliquant avoir surtout voulu dire que l’arrestation des syndicalistes masquait "le fond du problème : 2.900 emplois supprimés"

 

 

 

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