SCOOP-PAS SCOOP. Daniel Cohn-Bendit venait annoncer sa retraite. Sur France 2, dimanche 17 février, Laurent Delahousse a préparé ses téléspectateurs dimanche soir à une annonce de l'eurodéputé. Mais malgré la mise en scène, Dany n'a pas vraiment affirmé sa volonté de quitter l'arène politique.
Tout était pourtant bien ficelé : le présentateur évoque "le livre de sa retraite", "qu'on va confirmer, ou pas", et lance un sujet retraçant la carrière du député européen. Daniel Cohn-Bendit de mai 68 aux fracassantes sorties de Strasbourg.
"Vous tournez la page ?", interroge le journaliste. Ce n'est pas tout à fait ça, pour Dany :
Je vais continuer à faire de la politique,
(...)
Je sors de la politique partidaire, mais je sors pas de la politique.
Et Daniel Cohn-Bendit livre une explication :
On n'est pas obligé de faire de la politique en étant dans un parti ou en étant candidat. Je voudrais expliquer que le fonctionnement des partis politiques. Que ce soit EELV ou l'UMP, c'est quelque chose qui est détestable.
Je serai député européen jusqu'en 2014. Y'a encore des choses à faire, mais il faut que les partis politiques se remettent en cause.
Avant de conclure par une comparaison avec la renonciation du pape :
Ce n'est pas comme le pape, le pape va au couvent, moi je ne vais pas au couvent, je ne vais pas me cacher derrière des murs. Je dis que je ne représente plus un parti, je veux faire bouger les lignes sans être le représentant d'un parti.
En somme, Daniel Cohn-Bendit a encore envie de faire parler de lui et ne compte pas abandonner la politique.
Cette petite musique du du vrai-faux départ, l'eurodéputé la joue depuis un moment. En février 2010, Daniel Cohn-Bendit annonçait vouloir prendre sa retraite politique en 2013. Puis il y a eu la rupture avec Europe-Ecologie Les Verts.
"En mon for intérieur, maintenant, entre Europe Ecologie et moi, c'est une histoire terminée. J'en suis d'ailleurs très triste", regrettait-il après la prise de position négative d'EELV sur la ratification du traité européen.
Et dans son dernier livre, Pour supprimer les partis politiques, Daniel Cohn-Bendit écrit sa volonté de ne pas se représenter aux européennes en 2014 :
J'ai décidé de ne plus briguer de mandat en 2014. J'ai déjà beaucoup donné et je me contenterai désormais de continuer à manifester et... à voter.
Une méthode qui rappelle Georges Marchais, spécialiste du faux-départ. L'ancien dirigeant du Parti communiste françait devait quitter ses fonctions fin 1994 et avait finalement décider de rester membre du bureau national du mouvement.
Et une prise de distance qui ne signifie donc pas un arrêt de ses activités politiques.