Paris 2014, "arrondissement de reconquête" ou "à enjeu", le glissement sémantique de NKM

Publié à 11h02, le 18 février 2013 , Modifié à 12h27, le 18 février 2013

Paris 2014, "arrondissement de reconquête" ou "à enjeu", le glissement sémantique de NKM
Nathalie Kosciusko-Morizet sur France Inter, le 18 février 2013 (capture).

La candidature parisienne de Nathalie Kosciusko-Morizet est actée, mais reste à régler la question de son arrondissement d'atterrisage. L'ancienne ministre expliquait vendredi 15 février, se voir candidate dans "un arrondissement de reconquête". Comprendre, le 12e ou le 14e, détenus par la gauche, mais susceptibles de basculer à droite.

Ce lundi 18 février sur France Inter, Patrick Cohen cite ces deux arrondissements, mais NKM prend bien soin d'élargir le champ des possibles:

J'irai dans un arrondissement à enjeu pour cette élection. Pour moi ce n'est pas un choix de confort, l'objectif c'est pas d'aller dans un arrondissement qui est acquis aujourd'hui pour ma famille politique.

J'irai dans un des arrondissements dans lequel peut se jouer l'alternance. Vous en avez cité deux, il y en a quelques autres, et la décision n'est pas encore prise.

L'intervieweur de France Inter lui demande alors de préciser si elle se présentera dans un arrondissement dont la mairie est actuellement  de gauche, et Nathalie Kosciusko-Morizet répond... à côté:

Un arrondissement à enjeu, où ça se joue.

Voir la vidéo et la réponse de NKM à 4'05:

Nathalie Kosciusko-Morizet préfère donc aujourd'hui parler d'arrondissement "à enjeu". Une nuance sémantique qui permet à NKM, de doubler, au moins, le nombre d'arrondissements possibles.

Car les arrondissements actuellement à gauche, qui pourraient basculer à droite ne sont pas nombreux. Il y a d'abord le 12e, où Jean-Marie Cavada et la ministre Christine Lagarde se sont cassés les dents en 2008. Nombreux sont ceux qui déconseillent aujourd'hui à Nathalie Kosciusko-Morizet de se présenter dans cet arrondissement de l'est parisien. 

Autre possibilité: le 14e arrondissement. Celui de Montparnasse, tombé à gauche il y a dix ans. Dimanche 17 février, le JDD avance même que son choix s'est arrêté sur cet arrondissement. Mais comme le relevait Le Lab, cette hypothèse fait déjà grincer des dents chez les élus du 14e. 

D'autres arrondissements peuvent rentrer dans la catégorie "à enjeu". A commencer par le 5e, actuellement détenu par Jean Tibéri. Menacé d'inéligibilité dans le dossier des faux électeurs, il pourrait perdre sa mairie, et verrait bien son fils lui succéder... 

Or, le 5e a voté à 66% pour François Hollande lors de la présidentielle de 2012. Il existe donc bel et bien un "enjeu" dans cet arrondissement.

Même cas de figure dans le 17e. Là où Brigitte Kuster avait été élue maire à 52% en 2008. 2500 voix d'avance, c'est peu. Et conserver le 17e dans le giron de la droite, serait pour l'UMP, là aussi, un enjeu.

#PointMéthodo

Pour être élu maire de Paris, il faut avant avoir été élu conseiller de Paris dans un arrondissement une semaine plus tôt.

L'élection du maire de la capitale a lieu après celle des 354 conseillers d'arrondissements et des 163 conseillers de Paris. Ce sont ces derniers, et non les Parisiens, qui se réunissent, votent et désignent ainsi leur maire.

Du rab sur le Lab

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