PETITS ARRANGEMENTS ENTRE CANDIDATS - Le Canard enchaîné de ce 1er juillet révèle de nouveaux éléments compromettants pour le député Les Républicains Julien Aubert. Selon des échanges de mails, l'élu a passé un accord écrit avec sa concurrente du Front national lors des législatives de 2012 pour qu'elle se désiste au second tour. Il lui a promis en retour "un poste" lors des "investitures futures".
En 2012, Julien Aubert s'est retrouvé au second tour dans une triangulaire face au candidat socialiste et à Martine Furioli du FN. Cette dernière s'est alors désistée , officiellement pour faire barrage à la gauche, créant déjà une polémique à l'époque et son exclusion du Front national. Une polémique qui a pris une toute autre ampleur depuis le 24 juin, date à laquelle Le Canard enchaîné a fait de nouvelles révélations sur ce second tour bien particulier.
Mercredi dernier, l'hebdo satirique affirmait en effet qu'un accord secret avait été passé dans le Vaucluse pour que la frontiste se désiste et obtienne une place éligible chez Les Républicains (ex-UMP) lors des prochaines échéances électorales, par exemple les régionales.
Démenti catégorique de Julien Aubert, notamment auprès de France bleu Vaucluse. Le député admet cependant avoir eu des échanges avec sa concurrente, lui promettant de lui apporter son aide en cas de problème. Une aide personnelle, professionnelle, mais pas politique, assure-il alors. Il explique également au Canard :
"Elle avait déjà décidé de se désister. Elle m'a dit qu'elle allait en prendre plein la figure de tous les côtés et m'a alors demandé si je serais prêt à l'aider un jour, si elle en avait besoin. Je lui ai dit oui, mais, pour moi, il ne s'agissait pas d'une place à une élection. Il s'agissait d'une aide plus personnelle.
"
Le Canard enchaîné de ce 1er juillet contredit cette version. Dans un premier mail envoyé le jour de clôture des dépôts de candidatures pour le second tour, Julien Aubert écrit au directeur de campagne de la candidate FN :
"Je te confirme que je m'engage à accéder aux demandes de Martine pour l'avenir si je suis élu (à la condition, évidemment, qu'elles soient réalistes) et ferai en sorte de l'aider à être investie sur les élections futures, au nom du courage politique dont elle a fait preuve pour la moralisation de la République.
"
Trente-trois minutes pus tard, nouveau courriel, plus précis :
"Je m'engage, au nom de l'UMP, à aider Madame Furioli pour les investitures futures et à lui trouver un poste.
"
Dans les faits, le poste promis à Martine Furioli ne s'est toujours pas concrétisé. Le retour-boomerang de l'accord secret trois ans plus tard n'a donc rien d'étonnant.