C’est l’une des circonscriptions qui exacerbe les tensions et vers laquelle les yeux se tournent à l'approche du premier tour des législatives. Dans le 19e arrondissement de Paris, le secrétaire d’Etat au numérique et macroniste de la première heure, Mounir Mahjoubi, affronte Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, dans son fief parisien. Mais celui qui a reçu vendredi la visite et le soutien du Premier ministre Edouard Philippe s’inquiète plus de la candidate de la France insoumise, Sarah Legrain, dans une circo où Jean-Luc Mélenchon a fait 30% au premier tour de la présidentielle, que du Premier secrétaire du PS.
Dans les colonnes du Figaro de ce samedi 27 mai, Mounir Mahjoubi explique ainsi qu’il préférerait débattre avec la mélenchoniste plutôt qu’avec le socialiste :
"Je ne souhaite pas débattre particulièrement avec lui, je pense que c’est plus intéressant de le faire avec Sarah Legrain.
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Celui qui enterre déjà le député sortant, estimant qu’il n’est "pas en situation favorable" même s’il a "une voix qui porte beaucoup", joue sa place au gouvernement sur ces législatives des 11 et 18 juin. Battu, il devrait quitter son poste de secrétaire d’Etat au numérique. C’est pourquoi le soutien du Premier ministre a du poids. "Je suis un ancien socialiste, et pourtant j’ai beaucoup plus en commun avec Edouard Philippe qu’avec Benoît Hamon", renchérit le candidat LREM dans les colonnes du Parisien.
Alors que d’autres ministres – issus de la droite - pourraient venir faire campagne avec lui, Mounir Mahjoubi subit les attaques du patron du PS, plutôt nerveux lors de cette campagne qui s’annonce délicate pour son parti comme l’a montré son coup de sang face à une journaliste de LCP . Et Jean-Christophe Cambadélis de dénoncer ainsi l’utilisation des "moyens de l’Etat pour (le) battre" :
"Après le Premier ministre, d’autres ministres sont annoncés dans le 19e : Blanquer et Darmanin. Les moyens de l’Etat pour me battre. Donc rien n’est fait.
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Après le PM, d'autres ministres sont annoncés dans le 19e: Blanquer et Darmanin. Les moyens de l'Etat pour me battre. Donc rien n'est fait!
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 27 mai 2017