NON NON RIEN A CHANGÉ - Au Parti socialiste, on aime bien les pétitions, les appels et autres tribunes pour ordonner aux socialistes d’être unis. Surtout depuis 2014 et l’arrivée à Matignon de Manuel Valls. Dernier épisode en date, alors que la gauche semble plus déchirée que jamais entre la déchéance de nationalité et la réforme du droit du travail, ce mercredi 2 mars dans L’Obs. Ainsi 40 secrétaires nationaux, parlementaires et premiers fédéraux du PS signent "l’appel des 40", à l’initiative du patron de la rue de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis.
"Jean-Christophe Cambadélis a lancé un appel pour l'unité dans la clarté et la discussion dans le respect. La feuille de route est limpide : apaisement à l'intérieur du Parti socialiste et dépassement du Parti socialiste à l'extérieur", soulignent les auteurs de ce texte, signé notamment par plusieurs secrétaires nationaux (Philip Cordery, Jean-François Debat, Carlos Da Silva) et parlementaires (Guillaume Bachelay, Christophe Borgel, Laurent Grandguillaume). Tous étant plus ou moins soit vallsistes, soit légitimistes.
Sans surprise, on ne retrouve aucun frondeur ou tenant de l’aile gauche du Parti socialiste dans cet appel à l’unité destiné à "aborder les débats qui agitent nos rangs, dans un esprit de dialogue, notamment sur les textes du gouvernement pour les enrichir, les soutenir ou les infléchir".
Et d’ajouter en guise de conclusion :
"Nous invitons donc tous les socialistes (...) à rejoindre cette démarche d'apaisement et de dépassement. La division n'est pas la solution, le renouveau est la meilleure option, la meilleure sortie de crise, pour pouvoir continuer à orienter le réel dans le sens de nos valeurs.
"
Mais depuis 2014, mis à part une tribune de soutien à Manuel Valls signé par 21 députés PS , rarement un appel à l’unité du PS n’avait recueilli aussi peu de signatures. Retour sur les "appels" précédents :
>> Ainsi, en août 2014, après les départs du gouvernement de Benoît Hamon, Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg, des députés socialistes ont lancé "l’appel des 200" pour tenter de démontrer que ces parlementaires PS n’étaient "ni godillots, ni déloyaux".
>> Quelques semaines plus tard, en novembre 2014, Jean-Christophe Cambadélis convoque la presse rue de Solférino pour une déclaration formelle et solennelle pour appeler les socialistes à l’unité . Déjà. 91 premiers fédéraux, 195 députés, 24 sénateurs et 5 députés européens signent alors cet appel. Un chiffre bien supérieur à l’appel publié en ce début du mois de mars.
>> Preuve de l’échec de ces appels à l’unité, une nouvelle tribune, publiée par Libération en décembre 2014 et signée par "41 premiers secrétaires fédéraux" lance une démarche "de rassemblement" en vue du congrès de Poitiers de juin 2015.
>> Avant dernière initiative, avant celle publiée par l’Obs, une tribune de 14 parlementaires PS parue dans le JDD pour voler au secours de François Hollande et défendre, notamment, la déchéance de nationalité.
Au PS, les appels se suivent, se ressemblent. Et les résultats ne semblent pas atteindre leur objectif.