Pour Florian Philippot, François Hollande "mérite les insultes" reçues au Salon de l'agriculture

Publié à 12h25, le 02 mars 2016 , Modifié à 13h05, le 02 mars 2016

Pour Florian Philippot, François Hollande "mérite les insultes" reçues au Salon de l'agriculture
© AFP

BIEN FAIT - La visite de François Hollande au Salon de l'agriculture, samedi 27 février, a été légèrement mouvementée. Quolibets, insultes et protestations d'agriculteurs en colère et même un jet de bouse de vache... Voilà qui est fort désagréable. Florian Philippot est d'accord. Mais le numéro 2 du FN juge que tout de même, le chef de l'État a bien cherché ce traitement de faveur. 

Invité de l'émission Questions d'info (LCP/Le Monde/AFP/France Info) mercredi 2 mars, le vice-président du parti d'extrême droite a donc justifié les insultes des éleveurs contre François Hollande :

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Les huées, les insultes, c'est pas agréable. Je ne les accepte pas lors des cérémonies patriotiques : 11-Novembre, 14 juillet. Je considère que le président de la République doit être respecté parce que c'est le président de la République. Mais le président de la République, François Hollande, se rend dans un salon professionnel, il ne manquerait plus que l'on soit obligé de l'applaudir et lui dire qu'il est formidable...



[...] Eh bien oui, il prend ses responsabilités. [...] Mais il les mérite, ces insultes et ces injures, je suis désolé ! Ça n'est pas agréable mais il doit prendre ses responsabilités. 

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Une intervention à revoir dans cette vidéo de LCP :



"Qu'il ne s'attende pas à avoir face à lui des mannequins qui lui feront des sourires et qui l'applaudiront chaque mètre, a-t-il poursuivi. On peut aussi lui dire ses vérités, sinon ça ne sert à rien. À ce moment-là, qu'il n'y aille pas." Et de railler "ce pauvre François Hollande qui a reçu trois insultes". Il y a donc, selon Philippot, certains contextes dans lesquels il est inacceptable d'insulter le chef de l'État, et d'autres où c'est permis. 

Et le numéro 2 du FN enfonce le clou en expliquant que ces attaques sont compréhensibles du fait de "l'indignité" de François Hollande (et de Nicolas Sarkozy), dont il juge que la politique "sacrifie les agriculteurs français" de façon délibérée :

 

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Est-ce que vous trouvez que François Hollande est digne de sa fonction ? Est-ce que vous trouvez que Nicolas Sarkozy est digne de sa fonction ? Quand on est président de la République, on n'est pas président de la République pour son petit ego et son petit plaisir personnel. On l'est pour rendre service aux Français, on l'est pour être un serviteur de la Nation. Or le président de la République et son prédecesseur ont sacrifié et sacrifient les agriculteurs Français. Et ils le font sciemment. [...] Il se prend en boomerang une certaine violence. C'est pas... je préfèrerais effectivement qu'il n'y ait pas d'insultes au président de la République. Que j'aimerais que le président de la République retrouve la dignité de la fonction ! Mais dans les conditions actuelles, on ne peut que comprendre ce qui s'est passé.

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Mardi, Marine Le Pen a quant à elle indiqué qu'elle "comprenait la grogne des agriculteurs". Avant de répéter à deux reprises :

 

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Je les soutiens de manière inconditionnelle.

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Sans toutefois juger explicitement les insultes "méritées", à l'instar de son bras droit. Mais bien loin de les condamner, aussi. 



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