Les 15 arguments de NVB pour se défendre d'avoir fait de la "propagande"

Publié à 00h39, le 07 janvier 2013 , Modifié à 00h58, le 07 janvier 2013

Les 15 arguments de NVB pour se défendre d'avoir fait de la "propagande"
Najat Vallaud-Belkacem, le 6 janvier, sur BFMTV.

OPÉRATION DÉMINAGE - "Une manipulation grossière" venant d'une personne qui pense "sans doute" que l'homophobie "n'existe pas". "Quelques secondes" sorties de leur contexte. Mais "objectivement, il ne s’agissait absolument pas de propagande".

Le 15 octobre 2012, dans un collège de Fleury-les-Aubrais (Loiret), Najat Vallaud-Belkacem déclarait devant une classe d'élèves de quatrième et une caméra de BFMTV : 

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Finalement, pourront se marier des gens qui s'aiment, même s'ils sont de même sexe, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent.

Cela va permettre plus d'épanouissement. Plus de liberté. Plus d'égalité dans la société.

Il faut comprendre ça comme une avancée.

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Le 4 janvier, Vincent Peillon a envoyé une lettre  à tous les recteurs leur demandant de veiller à "la retenue et à la neutralité au sein de tous les établissements afin que l'école ne fasse l'objet d'aucune instrumentalisation". Une missive interprétée comme adressée principalement aux opposants au projet de loi sur le mariage homo, en réponse à une lettre du secrétaire de l'enseignement catholique. 

Mais, par un tweet de l'abbé Grosjean vendredi , puis les critiques de Christine Boutin , et celles de Laurent Wauquiez ce dimanche : la droite s'est engouffrée dans la brêche en rappellant la visite de NVB aux collégiens et en l'accusant de "propagande" en contradiction, selon eux, avec la lettre (postérieure) de son collègue de l'Éducation nationale.

Des accusations que l'intéressée a longuement voulu battre en brèche ce dimanche, invitée de BFM politique. 

Voici, dans l'ordre linéaire de sa longue justification, notre script sous-titré, le verbatim des quinze arguments avancés par la ministre pour faire taire la polémique naissante.

Argument 1 : Boutin se trompe de date

Christine Boutin, un peu fâchée avec les dates concernant Najat Vallaud-Belkacem , a commis une erreur factuelle dans une interview à France Info et sur Twitter.

#Peillon qui veut encadrer le Privé sur le #mariageGay et #najatvb dans un collège public ce jour qui en fait la promotion, incroyable !

— Christine Boutin (@christineboutin) Janvier 4, 2013

L'intervention de Najat Vallaud-Belkacem était près de trois mois avant la lettre Vincent Peillon.

NVB rappelle donc que c'était " le 15 octobre dernier et non pas hier comme le prétend madame Boutin? Soyons juste un peu précis..."

Argument 2 :  je venais parler homophobie et non mariage homo

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De quoi étais-je venue parler ? J’assistais - d’ailleurs on me voit dans le public - j’assistais à une séance de sensibilisation menée par une association de lutte contre l’homophobie.

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Argument 3 : l'homophobie est un sujet sérieux et prioritaire

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Vous savez que l’homophobie est un problème grave dans notre pays.

En particulier parce qu’elle prend pour cible les plus jeunes qui sont les plus vulnérables et sont mêmes conduits parfois à des gestes suicidaires.

Et donc aller dans les établissements scolaires pour prévenir les tentations homophobes c’est une nécessité absolue.

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Argument 4 : j'étais invitée (passive) et non pas intervenante (active)

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J’étais en train d’assisterà une séance de sensibilisation lorsque s’est ensuivie une discussion, un échange avec les élèves.

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Argument 5 : les djeuns ont toujours plein de questions

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Et l’un d’entre eux me pose légitimement la question des projets du gouvernement sur la question du mariage. C’est normal ! Ils en entendent parler partout autour d’eux.

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Argument 6 : vous n'aurez pas leur liberté de penser

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Je réponds en toute transparence, en laissant chacun libre de son opinion.

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Argument 7 : pas de débat, pas de propagande 

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Comment voulez vous présenter ce projet de loi ? Objectivement, il ne s’agissait absolument pas de propagande, il n’y a pas eu de débat qui s’est engagé.

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Argument 8 : le fameux "c'est sorti de son contexte"

"BFM, en l’occurrence, était la télévision présente. Vous avez les rushes de cette séance..." rappelle la porte-parole avant d'ajouter : 

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C’est répondre à une question qui m’est posée par un élève. En quelques mots. Très simplement.

Quelques secondes qui prennent place dans une séance d’une heure et demie consacrée à la lutte contre l’homophobie.

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Argument 9 :  ils sont grands, ils ont un cerveau

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Vous savez on a affaire à des élèves de quinze ans, on a pas affaire à des élèves de cinq ans dans cette classe.

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Argument 10 : ils avaient la chance de m'avoir à disposition

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Donc ils se posent des questions dont ils entendent parler tous les jours à la télévision, c’est bien naturel en ayant face à eux un membre du gouvernement qui vient exceptionnellement.

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Argument 11 : ça ne se reproduira plus

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Il ne s’agit pas d’organiser dans tous les collèges publics des séances comme celle là.

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Argument 12 : j'allais quand même pas me défiler

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Que voulez vous répondre ? Ou alors vous mentez aux élèves ! Vous ne leur répondez pas...

Mais je crois que le rôle naturel d’un ministre mis face à une question qui lui est posée par un élève de quinze ans, c’est de répondre sur les projets du gouvernement. Point.

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Argument 13 : le complot

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Il n’y a pas eu de débat politique [bis]. Il n’y a pas eu de propagande et je crois que la manipulation grossière qui est celle de madame Boutin en particulier est extrêmement grave face au sujet dont il est question à savoir la lutte contre l’homophobie.

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Argument 14 : l'attaque personnelle

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Je sais que c’est le cadet des soucis de madame Boutin la lutte contre l’homophobie.

Sans doute pense-t-elle que ça n’existe pas.

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Argument 15 : de toute façon, je ne suis pas prof

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Je ne suis pas enseignante. Je suis une intervenante exterieure qui vient exceptionnellement dans un collège.

"

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