#ONESTPASALABRIDUNEBONNESURPRISE La primaire de la droite organisée en novembre dernier avait été un succès : plus de 4 millions d’électeurs (4,3 au premier tour et 4,4 au second) avaient voté. Très très difficile pour ne pas dire impossible pour le PS de faire aussi bien lors de la primaire de la Belle alliance populaire (BAP), organisée les 22 et 29 janvier.
Pourtant, selon le Canard Enchaîné daté du mercredi 4 janvier, trois instituts de sondage (Sofres, Ifop et Louis Harris) prévoient une participation de 7 à 8 % à la primaire, soit une fourchette allant de 3 à 3,6 millions d’électeurs. Plus qu’en 2011, où près de 2,7 millions d’électeurs au premier tour et 2,9 au second s’étaient déplacés lors de la précédente "primaire citoyenne". Inespéré.
Joint par le Lab ce mardi 3 janvier, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis dit ne pas vraiment croire en ses chiffres de participation, élevés, tout en étant optimiste. Il déclare :
"Cela me paraît excessif mais ce scrutin va intéresser. Etre intéressé ne veut pas dire obligatoirement se déplacer pour aller voter.
"
Le député socialiste de Paris se montre de plus en plus confiant sur la participation à la primaire de la BAP : "Il est évident qu’il y a plus d’intérêt pour la primaire de la gauche qu’on ne le dit. D’abord pour des raisons culturelles : nous avons déjà organisé ce genre d’élection, ce n’est pas une découverte. Ensuite, il faut faire barrage au projet de François Fillon donc il faut propulser le candidat de la gauche pour qu’il s’approche du second tour.
Ce mardi, Jean-Christophe Cambadélis a participé une réunion du Comité d’organisation de la primaire (Cnop). Les remontées sont positives, selon le patron du PS :
"Tout le monde constatait qu’il y avait un début de frémissement sur la primaire. C’est quand même installé, tout le monde en parle.
"
Attention, toutefois, à ne pas trop pavoiser. Car même si "ces sondages, les remontées du terrain et les remontées de tous les candidats" montrent "qu’il y a un grand intérêt" pour ce scrutin, juge Jean-Christophe Cambadélis, "ce n’est pas encore un engouement", observe-t-il. Selon un sondage Ifop pour Atlantico réalisé fin décembre dernier, 42 % des sondés se disaient intéressés par la primaire, contre 34 % lors de la primaire de la droite en septembre 2016, réalisé lui plus de deux mois avant le scrutin.
Christophe Borgel se montre lui aussi relativement optimiste. "A ce stade, il n’y a pas d’indifférence des électeurs pour notre primaire". Il évoque les retours positifs des responsables socialistes en cette nouvelle année. "Partout, lors des discussions des réveillons, ça parlait de la primaire", explique-t-il. Sans trop d'excès de confiance :
"Plus on va s’approcher de la participation à la primaire de 2011, plus ça sera un succès. Je ne dis pas que ça sera impossible d'atteindre ces chiffres mais personne ne l’imagine. Ça serait juste un triomphe de les dépasser. Cela va dépendre des débats. Les annonces des programmes des uns et des autres sont en tout cas un point positif.
"
Mi-juin 2016, Jean-Christophe Cambadélis s’était montré plutôt réservé. "Il n’y aura pas autant de votants que la dernière fois, je ne vois pas comment on pourrait l’obtenir", avançait alors le premier secrétaire du PS, qui semble donc plus optimiste désormais.
"Si on est moins de deux millions de votants, on sera ridicule", estimait quant à lui auprès du Lab un membre du gouvernement soutien de Manuel Valls, fin décembre. Un soutien d’Arnaud Montebourg déclare pour sa part que les chiffres des trois instituts de sondage sont réalistes. "C’est la fourchette haute", note-t-il toutefois. Du côté de chez Vincent Peillon, on se veut aussi plutôt optimiste, estimant même que certains électeurs de la primaire de la droite voteront à la primaire du PS et de ses alliés par intérêt pour les scrutins politiques
Est-ce un excès de prudence ? Le PS a revu à la baisse , par rapport à 2011, le nombre de bureaux de vote à la primaire : 7.600 contre 9.200 il y a six ans. La participation sera un élément particulièrement scruté. Plus elle sera élevée, et plus le vainqueur de la primaire pourra en effet se targuer d’une forte légitimité face à François Fillon…et Emmanuel Macron, qui, lui, a décidé de ne pas participer à la primaire, malgré les nombreux appels du pied du PS.