Il est comédien, acteur, mais ne s'interdit pas de parler politique. Philippe Torreton, qui avait créé la polémique en critiquant l'exil fiscal de Gérard Depardieu, publie à nouveau une tribune dans Libération. Page 8, cette fois. Et elle s'intitule "Merci Jérôme!", en référence, évidemment, à Jérôme Cahuzac.
Philippe Torreton s'adresse directement à l'ancien ministre du budget, qu'il appelle par son prénom, et déroule la liste des raisons pour lesquelles on peut se réjouir de son mensonge.
Première d'entre elle :
Grâce à toi, ce gouvernement va peut-être enfin mener une politique de gauche. [...]
Grâce à toi, on va peut-être en venir aux choses sérieuses avec l'évasion fiscale. On a eu l'apéritif Depardieu et consorts, mais là, on a le plat principal !
Philippe Torreton dispense ensuite ses conseils au gouvernement :
Le gouvernement devrait saisir cette balle au bond pour réformer la fiscalité et commencer un vrai travail de lobbying européen pour rendre "cahuzac"" (je tente le coup!) toute tentative d'évasion fiscale. [...]
Le gouvernement doit entrer en guerre contre les comme toi, contre ce cynisme qui fait que rien ne vous arrête.
Puis l'acteur met sur la table des propositions concrêtes :
Arrêtons de mégoter: tout homme politique pris la main dans le sac d'une vieille dame suisse devrait être privé à vie de tout mandat électif, et de toute participation à la vie politique française de quelque façon que ce soit. Il faut frapper fort et vite.
Philippe Torreton glisse donc une référence à peine voilée à Nicolas Sarkozy et Liliane Bettencourt, puis s'attaque au style de l'actuel président de la République, François Hollande :
Ton foutage de gueule national doit marquer la fin du hollandisme, la fin du "pas de vagues", la fin du "j'appelle à voter oui mais je garde dans mon parti ceux qui font campagne pour le non", la fin des mainteneurs d'églises au milieu du village.
A la fin de sa tribune, Philippe Torreton s'en prend aux journalistes. Coupables, selon lui, de relations incestueuses avec le pouvoir politique.
Grâce à toi, peut-être que des journalistes vont enfin en finir avec leurs copinages politiques, peut-être que cette profession va redécouvrir les vertus de sa carte de presse, se dire que finalement, l'indépendance ce n'est pas si mal ?
A l'époque de l'affaire Depardieu, la réplique (cinglante) était venue de Catherine Deneuve. On ignore si la tribune de ce 8 avril provoquera le même psychodrame.