Eva Joly appelle à manifester avec Jean-Luc Mélenchon, désavouée aussitôt par une partie des Verts

Publié à 10h16, le 08 avril 2013 , Modifié à 16h03, le 08 avril 2013

Eva Joly appelle à manifester avec Jean-Luc Mélenchon, désavouée aussitôt par une partie des Verts
Eva Joly sur BFMTV le 8 avril 2013 (image BFMTV)

Très discrète depuis ses 2.31% à l'élection présidentielle, Eva Joly revient sur la scène médiatique avec l'affaire Cahuzac. Sur Canal Plus le 3 avril , puis sur BFMTV ce 8 avril, l'ancienne juge d'instruction, spécialiste des dossiers politico-financiers, met en avant ses solutions pour lutter contre la fraude fiscale et la corruption.

Mais elle s'avance également sur le terrain politique en appelant à rejoindre la manifestation de Jean-Luc Mélenchon, organisée le 5 mai , jour anniversaire du deuxième tour de la présidentielle. Le leader du Front de gauche veut s'engager vers une VIe République, donner un "grand coup de balai " et "purifier cette atmosphère politique insupportable".

Sur BFMTV ce lundi, Eva Joly invite les militants EELV à le rejoindre. Elle en énumère les raisons :

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Oui j’irai à ses cotés [de Jean-Luc Mélenchon, ndlr] et j’appelle à manifester le 5 mai pour clairement dire que nous voulons la VIe république, la fin du cumul des mandats et un vrai combat contre la finance, contre la fraude fiscale et contre la corruption.

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Europe écologie sera-t-il présent dans la manif ? Eva Joly répond simplement :

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Je pense que beaucoup de nos militants y seront.

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Mais cette prise de position ne plait pas forcément à tous les membres d'EELV. Premier à réagir sur Twitter, le député du Gard Christophe Cavard affirme qu'Eva Joly "se met en marge d'EELV" :

Eva Joly décide de jouer perso sur les affaires en cours,elle se met en marge de EELV en rejoignant le populiste du 5 mai.Quel dommage!

— Christophe Cavard (@ccavard) 8 avril 2013

Eva Joly parle au nom de qui?? Interview sur BFMTV. Pourquoi ne pas vouloir être dans les initiatives EELV sur les affaires en cours?

— Christophe Cavard (@ccavard) 8 avril 2013

Le délégué national aux élus, aux élections et aux relations extérieures d'EELV, David Cormand, veut rappeler à Eva Joly certains propos tenus par Jean-Luc Mélenchon :

Il dit "salaud", "salopard", "ne pense pas français", "épuration éthique".Non, Eva, même à côté de toi, je ne marcherais pas derrière lui.

— David Cormand (@DavidCormand) 8 avril 2013

Au même moment, sur France Inter, le député écolo Noël Mamère dit respecter ce "choix personnel" et partage l'idée d'une nécessaire VIe République. Il refuse cependant de descendre dans la rue pour cela :

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C’est son choix. Il est nécessaire qu’il y ait une mobilisation sur le thème de la réforme de nos institutions. (…)

Je ne suis pas d’accord avec cette logique infernale et dangereuse qui consiste à dire qu’entre le pouvoir et la rue, il n’y a rien d’autre. Et le boulot des politiques, c’est précisément de recoudre ce qui est déchiré dans le tissu politique.

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Le 7 avril, le secrétaire national d'EELV, Pascal Durand, a lancé un appel , de Jean-Luc Mélenchon à François Bayrou, pour "élaborer ensemble des propositions" et les "porter conjointement devant la nation". Pascal Durand veut une "réponse collective et concertée". Mais ne parle pas de manifestation :

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[La réponse]ne proviendra ni des solutions individuelles, ni de la mise en scène de postures partisanes des uns ou des autres, quels qu’en soient l’intérêt et l’opportunité.

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Chez les mélenchonistes, le soutien d'Eva Joly est au contraire très bien accueilli. Ainsi d'Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche :

Merci a Eva joly de ne pas s'être laissée impressionner par la propagande contre @jlmelenchon et la marche ce we! Une vraie tête dure ! #fdg

— coquerel eric (@ericcoquerel) 8 avril 2013

BONUS TRACK - Ce qu'Eva Joly pense de l'affaire Cahuzac

Sur Canal Plus le 3 avril , l'ancienne juge d'instruction estimait déjà que "les éléments de fait étaient sur la table" et qu'il y avait des "allégations sérieuses" contre Jérôme Cahuzac. Ce lundi, elle vise directement François Hollande et Jean-Marc Ayrault dans leur traitement du "cas" Cahuzac :

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Je pense que tout était sur la table et qu’ils ont été d’une naïveté coupable.

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Eva Joly s'interroge également sur le rôle de Pierre Moscovici, accusé par certains d'avoir protégé Jérôme Cahuzac en orientant l'enquête des autorités suisses. Elle voit dans son intervention - le fait d'avoir actionné l'entraide fiscale avec la Suisse - un "mélange des genres très dérangeant" avec "un ministre qui demande une enquête sur son ministre délégué".

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Il a mis le gouvernement dans une situation impossible. Je pense qu’il a utilisé les moyens de l’administration et cela a créé un conflit d’intérêt.

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L'eurodéputée conclut en prenant soin de ne formuler qu'une hypothèse :

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S’il a couvert sciemment son ministre délégué,il doit démissionner. Je sais que nous finirons pas tout savoir.

"

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