Notre blogueuse Delphine Dumont n'a pas particulièrement apprécié les premiers vœux du président de la République, ni ceux de son premier ministre avec "la bonne humeur et l'entrain de Droopy", ni ceux d'Arnaud Montebourg jugés "surréalistes".
Et surtout la santé !
J'attends les vœux du gouvernement comme j'attends le moment de déclarer mes revenus. Je sais que ça va être long et ennuyeux, mais qu'on ne peut pas y couper.
Cette cuvée-ci, pourtant, était riche en LOL. Involontaire, c'est meilleur. Ou pire...
Pour ses huit minutes d'allocution télévisée, Hollande a choisi d'enregistrer la séquence. Rien de sensationnel ici, la plupart de ses prédécesseurs en ont fait de même. Cependant, cela a suffit pour troubler David Pujadas :
"Ce sera en direct de l'Elysée même si ça a été enregistré." Pour 2013, Pujadas vient d'inventer le direct enregistré...
— Thomas Hervé (@thomasherve14) Décembre 31, 2012
François Hollande a reconnu "soubresaut et contretemp" depuis mai, mais, a-t-il ajouté, "le calendrier [qu'il a] fixé, c'est de faire des réformes maintenant". On en déduit logiquement que le planning des six premiers mois était consacré à la déconnade. Tout s'explique.
À la quatrième tentative, l'enregistrement était dans la boîte. François Hollande partit pour les urgences de l'hôpital Lariboisière où il put goûter à l'humour d'un médecin.
De son côté, Jean-Marc Ayrault se contenta de quatre petites minutes pour nous souhaiter une bonne année. Avec la bonne humeur et l'entrain de Droopy, il nous promit que "l'énergie, les projets ne manquent pas". C'était bien, il n'y manquait que les rires enregistrés.
Le Premier ministre a lui aussi reconnu les couacs et en a semblé bien fatigué. Je cite :
Cela ne marchera que si les ministres, tous les membres du Gouvernement, tous les acteurs publics sont capables de mobiliser aussi tous les acteurs de la société : les entreprises, les salariés, les responsables des territoires, ce qui exige donc une disponibilité de tous les instants.
Je l’ai dit : constance, courage, lucidité, pédagogie, mais aussi cohérence et esprit collectif.
J'ai repensé à Raymond Domenech lisant la lettre des Bleus et j'ai eu beaucoup de compassion pour le chef du gouvernement.
Après le Président qui reconnait avoir tardé alors que la situation était gravissime et le Premier ministre qui récite un long poème désespéré, on pensait avoir touché le fond. Heureusement (malheureusement ?), Arnaud Montebourg tint à prouver que le pire est toujours possible.
Dans une vidéo, le ministre du Redressement productif a tenu un discoursassez surréaliste tant dans la forme que dans le fond. Sur fond de marinière et de mixer, Montebourg se présente comme "le ministre de l'hospitalité industrielle". Sans rire. Il n'a même pas eu un clin d'œil à l'intention de monsieur Mittal !
Donc, voilà, après on va s'étonner d'être représentés à l'étranger comme un peuple pas bien malin, tous coiffés d'un béret avec une baguette sous le bras.
Il est difficile de vous dire à quel point je suis atterrée par ces vœux. Je suis même incapable de vous dire ceux qui me navrent le plus. Il ne me reste donc qu'à vous souhaiter une bonne année. Et surtout la santé, on va en avoir besoin !