Les petites allusions très politiques de Nicolas Sarkozy à Bruxelles

Publié à 13h04, le 27 mars 2013 , Modifié à 13h59, le 27 mars 2013

Les petites allusions très politiques de Nicolas Sarkozy à Bruxelles
Nicolas Sarkozy à Bruxelles (capture RTBF)

La presse française n'était pas invitée pour l'événement. C'est donc sur l'antenne de la RTBF que la plupart des journalistes ont du suivre la remise de la légion d'honneur, par Nicolas Sarkozy à Didier Reynders, ancien ministre de l'économie belge.

Une cérémonie lors de laquelle l'ancien président, mis en examen la semaine dernière, est apparu particulièrement détendu. Le Lab a suivi la cérémonie :

1 > Une introduction avec une allusion aux éxilés fiscaux :

Dès le début de son discours, Nicolas Sarkozy emprunte le ton de l'humour. Il confie d'abord son émotion :

Je suis simplement heureux, heureux d'être aujourd'hui aux côtés de Didier, à vos côtés ici à Bruxelles.

Et enchaîne directement sur une blague qui peut être interprétée comme une allusion à l'évasion fiscale des Français en Belgique :

Je précise que je n'ai pas vocation à m'installer ici. Je suis juste de passage. Je repars ce soir.

Voir la vidéo isolée par FranceTVinfo :

La salle rit aux éclats, Nicolas Sarkozy enchaîne. 

2 > Les références au passé :

A plusieurs reprises, Nicolas Sarkzoy fait référence à son passé en politique. Il dépeint Didier Reynders comme un "ambitieux" et s'exclame :

Si tu avais été français, quel concurrent politique aurais-tu été !

Il salue le parcours de Reynders, qui fût pendant 12 ans le ministre des finances belge :

En France nous sommes si fiers de la stabilité de nos institutions... Dans la même période nous avons été 10 ! 10 contre 1 ! Je dis "nous" car j'ai exercé ces fonctions...

Nicolas Sarkozy est détendu, mais s'auto-modère : il sait que son discours est suivi de près par les journalistes...

J'ai gardé un reste d'expérience politique qui fait que je vais pas trop loin !

Nicolas Sarkozy et Didier Reynders

3 > L'allusion à la taxe à 75% : 

Nicolas Sarkozy maîtrise parfaitement l'art du regard lourd de sens. Il déroule l'action de Didier Reynders au ministère de l'économie belge :

Tu as allégé la taxation des heures supplémentaires... - lever de sourcil -

Tu as supprimé des impôts jugés confiscatoires, avec des taux à 52, ou à 55%...  - Il regarde la salle et marque un silence -

Je précise que je ne parle que de la Belgique, à un cousin parmi les belges ! 

La salle éclate de rire : tout le monde y voit une critique en creux de la taxe à 75% promise par François Hollande pendant la campagne présidentielle.

4 > La conclusion 

Nicolas Sarkozy conclut son discours par une phrase dont le début est le même... que son slogan de campagne de 2007 :

Quand on est ensemble, on est plus forts que quand on est divisés ! 

Peut-être un message subliminal à Jean-François Copé et François Fillon ? Il ne le précise pas...

Du rab sur le Lab

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