Les racines chrétiennes du Parti socialiste

Publié à 20h02, le 17 février 2012 , Modifié à 20h04, le 17 février 2012

Les racines chrétiennes du Parti socialiste
Saint Viance, Francois Hollande signera avec la Fondation du patrimoine, la commune et deux entreprises une convention pour la rénovation de l'église (Maxppp)

François Hollande a fait des vagues avec sa proposition d'inscrire dans la Constitution la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, Concordat oblige... L'occasion pour le Lab de remonter le fil de l'Histoire et se souvient qu'il existe quelques racines chrétiennes au PS...

  1. Hollande rassure les religieux

    Sur lemonde.fr

    François Hollande avait annoncé lors de son meeting au Bourget, en janvier dernier, qu'il souhaitait intégrer les premiers articles de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans la Constitution. Cette déclaration n'a pas été sans soulever des inquiétudes de la part des religieux ainsi que des critiques de la part du camp de Nicolas Sarkozy. En effet, si ce dernier ironise en conseillant au candidat socialiste d'aller relire l'article premier de la Constitution, les religieux eux s'interrogent.

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    Les autorités religieuses, présentes mercredi à l'Élysée, ont pour leur part multiplié les réserves à l'égard de la proposition de François Hollande. À commencer par le cardinal André Vingt-Trois, étonné que François Hollande "n'ait pas vu" que les principes de la loi de 1905 sont "déjà" dans la Constitution. Ajoutant: "Je me méfie toujours quand on dit qu'il faut tout inscrire dans la Constitution. Cela ne servirait plus à rien de faire les lois. Mettre la laïcité au centre de la campagne serait une erreur. Ce n'est pas le premier problème de la France. 

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    Nicolas Sarkozy a également durement critiqué la proposition du leader socialiste, en la qualifiant de "vision intégriste de la laïcité" :

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    Notre pays a besoin plus que jamais d'unité et de rassemblement. Je refuse toute vision intégriste de la laïcité (…) qui consisterait à exclure de la sphère publique toute référence culturelle ou intellectuelle de la religion

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    L'historien des religions Odon Vallet précise qu'"il serait dangereux d'inscrire dans la Constitution la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat, dont le texte est difficile compte tenu de ses nombreuses modifications".

    Mais le candidat socialiste a su rassurer les représentants du culte en expliquant que rien ne changerait aux conditions particulières existant en Alsace-Moselle, en vertu du Concordat datant de 1801.

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    Le "Concordat" - exception du droit français - qui régit les cultes en Alsace (Haut-Rhin et Bas-Rhin) et dans le département de la Moselle, n'est pas un héritage du droit allemand qui s'appliqua à cette région de 1871 à 1918. Il remonte à l'accord signé entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII, le 10 septembre 1801, régissant le culte catholique en France. Le 9 décembre 1905, le vote de la loi concernant la séparation des Églises et de l'État eut pour effet d'abolir ce Concordat, sauf pour les trois départements alors annexés par le Reich, qui conserva d'ailleurs cette législation religieuse particulière.

    En contrepartie, l'État prend en charge la rémunération des ministres du Culte. Les municipalités sont tenues de les loger. Elles doivent aussi compléter et, en définitive, assurer les frais de fonctionnement des paroisses et communautés considérées comme des établissements publics.

    Autre conséquence: l'enseignement religieux est obligatoire dans les écoles publiques. Les parents peuvent demander une dispense. Dans les faits, 75% des enfants du primaire suivent ces cours, 50% des collégiens et 10% des lycéens. Enfin, l'Université publique de Strasbourg propose deux facultés de théologie (protestante et catholique). Celle de Metz, un département de théologie. Toutes délivrent - cas unique en France - un diplôme d'État de théologie.

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  2. Royal de tradition catholique

    Sur lefigaro.fr

    Rappelons que Ségolène Royal est issue d'une famille catholique très pratiquante, dont elle a gardé les valeurs. Un article du Figaro.fr datant de 2011 révèle que l'ex-candidate à la présidentielle de 2007 "fustige" les religions car ayant, dit-elle "toujours opprimé les femmes".

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    Et si elle fustige les religions, toutes les religions qui ont, dit-elle, "toujours opprimé les femmes", elle ne néglige pas les choses de l'esprit. Dans un avion, en pleine campagne interne pour la désignation, elle lit le Petit traité de spiritualité au quotidien d'Anselm Grün, moine bénédictin de l'abbaye de Münsterscharzach, en ­Allemagne. Un best-seller de la littérature mi-psy, mi-religieuse, prônant un syncrétisme un peu new age et prodiguant des conseils pour mieux vivre en paix avec soi, les autres et Dieu.

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    Mais si Ségolène Royal reconnait sa "tradition catholique", elle prône cependant une "laïcité intelligente ".

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    Mon rapport est très simple. C’est vrai que j’ai été élevée dans une tradition religieuse, catholique, et que j’ai transmis à mes enfants un certain nombre de repères, en leur laissant bien sûr cette liberté, comme vous avez vu. Aujourd’hui je ne pratique pas et je suis justement profondément attachée à la laïcité intelligente, c’est-à-dire celle qui respecte l’exercice de toutes les religions et qui est favorable au dialogue inter-religions, ou à ceux d’ailleurs qui n’en ont pas et qui n’ont pas de religion. C’est la raison pour laquelle aussi je considère que l’absence de signes religieux à l’école est une règle très importante.

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  3. Mitterrand qui voulait être pape

    Sur lavie.fr

    On avait inculqué à François Mitterrand une solide éducation catholique. Se confiant au journaliste Franz-Olivier Giesbert en 1974, le cador socialiste ne renie pas ses valeurs catholiques, ni laïques d'ailleurs.

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    Enfant, j’étais croyant. Maintenant, franchement, je ne sais pas. Disons que, devant l’absence d’explication du monde, j’ai tendance à être déiste. Je ne fais pas partie de ceux pour qui tout n’est que hasard et nécessité. Au contraire, j’incline à penser qu’il y a une inspiration, derrière l’univers. Peut-être parce que mon esprit n’est pas très scientifique ; peut-être parce que le christianisme a modelé toute ma jeunesse.

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    La légende familiale veut que eptit garçon, le futur Président ait prévenu : "je veux être roi ou pape !".
    "Autant François Mitterrand abhorre l’Église, qu’il estime complice d’un certain ordre établi, autant il aime le silence des églises, propice au recueillement et à l’intériorité" explique un article de La Vie datant de 2011.

    Et sur son affiche de campagne de 1981, chacun se souvient que François Mitterrand posait devant... une église.

Du rab sur le Lab

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