"On peut tout à fait réconcilier la religion musulmane avec la République". C'est la conviction affichée par Nicolas Dupont-Aignan lundi matin face à Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV. Mais il arrête quelques conditions indispensables pour cela.
Interrogé sur les sorties polémiques de Jean-François Copé, le dirigeant de Debout la République a souhaité s'exprimer sur sa vision de l'Islam de France. Le député de l'Essonne estime pouvoir "réconcilier la religion musulmane avec la République, "à la condition que la République soit ferme", précise-t-il.
Pour cela, il fixe trois conditions :
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> "ne pas céder sur les horaires de piscines". Référence aux controverses autour de Martine Aubry et la mairie de Lille. En effet, il s'agit de l'expérience lilloise d'horaires réservés aux femmes dans certaines piscines de la ville, régulièrement récupérées par la droite et l'extrême droite.
- >"être ferme sur la viande halal, qu'il y ait une traçabilité, chacun peut manger halal ou cacher, mais on ne peut pas l'imposer". Il revient ici sur une des polémiques de la campagne présidentielle. Marine Le Pen avait affirmé que "tous les abattoirs d’Ile-de-France vendent du halal, sans exception". La dirigeante d'extrême droite avait oublié de préciser que seuls 2% de la viande consommée dans la région était abattue en Ile-de-France.
- > "que les imams fassent leurs prêches en français dans les mosquées, comme les sermons à l'Eglise, comme la parole du rabbin".
Selon Nicolas Dupont-Aignan, "des décisions devraient être prises, cela permettrait d'organiser et mettre des limites". Cela rendrait service aux Français qui ont la religion musulmane", argue le député souverainiste.
Sa crainte ? Que l'Islam de France soit contrôlé par des forces étrangères. Nicolas Dupont-Aignan souhaite éviter aux musulmans de France "d'être prisonnier de certains radicaux qui sont en train de mettre la main sur l'Islam de France".
Pendant la campagne présidentielle, le candidat qu'il était avait déjà exprimé sa proposition d'"organiser l'Islam de France" (à partir de 2'18'') :
"Maintenant on arrête les conneries : on arrête les financements étrangers, on arrête tout ce qui enferme l'Islam dans une case, chacun doit pouvoir pratiquer son culte comme il le veut en France. Il faut oser mettre tout le monde autour de la table. (...) Il faut que des pas soient faits de part et d'autre. Il faut bien dissocier l'Islam de France et les influences étrangères."