Rien de tel pour lancer un meeting UMP que de faire siffler la CGT. Mardi en ouverture de son meeting de Nantes, Nicolas Sarkozy a accusé le syndicat d'avoir empêché la parution d'une interview accordée à Ouest France.
Petit détail relevé par Mediapart et Le Monde.fr, ce mouvement de grève n'avait rien à voir avec sa personne.
"Honte sur les gens qui se comportent de cette nature."
Sur lemonde.fr
Vers 1 minutes et 5 secondes de la vidéo ci-dessus :
J'ai un message pour les permanents de la CGT qui ont scandaleusement empêché la diffusion de Ouest France qui avait commis un crime. Prendre une interview que je leur ai donné.
(sifflets de la salle)
Voila la conception de la démocratie par les permanents de la CGT. Honte sur les gens qui se comportent de cette nature.
Outre l'aspect grammaticalement bancal de cette dernière phrase, le chef de l'État lance une accusation trompeuse comme le relève LeMonde.fr ainsi que Mediapart.
L'affirmation présidentielle est pourtant en partie erronée. Le plus grand quotidien de France a bien connu des soucis d'impression et de diffusion ce mardi, mais ces problèmes n'étaient en aucun liés à la publication de l'interview présidentielle.
"Le but n'était pas de censurer Sarkozy mais de défendre des emplois menacés dans la presse", explique Marc Peyrade, secrétaire général de la Fédération CGT des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication (Filpac), interrogé par Le Monde.fr. Avant d'ironiser : "Mais si ça l'a embêté, tant mieux ! Et s'il pense que la CGT est contre sa politique, il a peut-être raison..."