MOI, NON MINISTRE - Où l'on en vient à se demander si Hervé Mariton ne serait pas un peu fan d'IAM sur les bords. Eh oui. "La perfection n'est approchable que par la répétition", disaient les poètes. Un mantra que le candidat à la primaire semble avoir fait sien.
Lui candidat, il a comme il se doit un argument favori contre ses adversaires, qu'il répète à la moindre occasion : lui n'a pas servi sous les ordres de Nicolas Sarkozy, contrairement à tous les autres. S'il le martèle depuis un moment, son interview sur Sud Radio et Public Sénat mercredi 9 février est un parfait exemple d'élément de langage multiplié autant que possible en un minimum de temps. Revenant sur ses désaccords politiques avec Nicolas Sarkozy, il dit :
"Je suis un garçon extrêmement sincère. Je dis les choses et d'ailleurs parfois, je me fais engueuler. Donc la sincérité, je ne la découvre pas aujourd'hui. Je suis par ailleurs pour tout vous dire un peu ahuri de voir ce concours d'anciens ministres de Nicolas sarkozy qui tout d'un coup, aujourd'hui, découvrent qu'avec Nicolas Sarkozy le compte n'y était pas. Au moins pour le coup, ma relation avec Nicolas Sarkozy, elle est très directe. Je ne lui dois rien, il ne me doit rien. Je n'ai pas été son ministre.
[...] Qu'aujourd'hui on constate le désastre de la gauche mais aussi l'échec qui a été celui de Nicolas Sarkozy en 2012, c'est une réalité. Il faut y répondre. Mais je trouve que tous ces anciens ministres qui font aujourd'hui un concours de critiques quand ils ont participé, construit avec les échecs que l'on sait - dans la politique agricole, dans la politique de l'environnement, on pourrait prendre d'autres exemples - ces échecs de Nicolas Sarkozy en 2012, je trouve tout de même que tous ces ministres de Nicolas Sarkozy en ont leur part. Un peu de pudeur, mesdames et messieurs les ministres.
"
Ou comment s'en prendre aux Fillon, Juppé, Le Maire, NKM, Morano ou MAM qui ont tous occupé des maroquins sous la présidence de l'actuel président du parti. Des critiques qui manquent donc de "pudeur" à son sens, mais seulement parce que ceux qui les profèrent tentent par là de se désolidariser d'un bilan qui est aussi le leur.
Dans le cas de François Fillon cependant, il faut reconnaître que l'ancien Premier ministre a initié l'inventaire du quinquennat il y a bien longtemps - Nicolas Sarkozy le lui reproche d'ailleurs vertement.
Mais revenons à Hervé Mariton, qui n'en a pas fini avec sa démonstration. Interrogé ensuite sur une éventuelle candidature de Michèle Alliot-Marie, il poursuit dans la même veine :
"C'est très bien que, chez Les Républicains, nous ayons une rencontre entre des libéraux, des centristes et des gens venant du RPR. Je constate simplement que je suis le seul candidat à ne pas être d'une filiation RPR et que je suis par ailleurs en effet candidat sans avoir été ministre de Nicolas Sarkozy et je dis simplement que tous ces anciens ministres de Nicolas Sarkozy pourraient avoir un peu plus de pudeur, qui disent aujourd'hui qu'il faut surtout pas de Nicolas Sarkozy sans assumer leur part du bilan et, pour tout dire, en partie de l'échec de 2012.
"
Capice ?
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