VIDEO - Chaque semaine, le Perchoir exhume des archives de l’INA une vidéo oubliée ou méconnue. Aujourd’hui, un sujet du JT de 20 heures d’Antenne 2 en 1989 revenant sur la polémique suscitée par le port du foulard dans un collège de Creil et les propos de Lionel Jospin, alors ministre de l’Education.
Ayrault opposé au gouvernement socialiste
En octobre 1989, le débat surgit sur le port du foulard islamique à l’école. Ou au collège, en l’occurrence celui de Creil.
Lionel Jospin, ministre de l’Education, qui s’était déjà positionné pour la tolérance et l’acceptation des jeunes filles voilées à l’école, rencontre les vives réactions de l’opposition et de députés de son propre camp.
Le 25 octobre, les députés profitent des questions au gouvernement pour interpeller le ministre sur le port du foulard à l’école et sur la scolarisation des enfants étrangers.
Dans l’hémicycle, Lionel Jospin persiste :
Si se produisent des cas de blocage avec des enfants qui vont à l'école avec un foulard sur la tête, je préconise que les enseignants recommandent aux enfants d'enlever le foulard.
Et celui qui allait devenir huit ans plus tard Premier ministre d’ajouter aussitôt, provoquant l’ire d’une partie des députés :S’il y a blocage et s’il y a refus, je dis alors : l'école doit accepter et accueillir ces enfants.
Parmi les socialistes à s’opposer au gouvernement figurent alors Jean-Marc Ayrault et les poperénistes.
Dans les couloirs du Palais Bourbon, deux députés socialistes protestentquant à eux en arborant des foulards devant les caméras pour marquer leur désapprobation. L’un d’eux lance alors aux médias :
Lionel Jospin, il fera ce qu’il voudra. Moi, c’est la position d’un vieil instituteur.
Légitimiste, Jean-Marie Le Guen, alors jeune député socialiste élu en 1988, soutient quant à lui son ministre de l’Education.