Louis Aliot explique que le Front national "n’a pas à recevoir de leçon" des résistants

Publié à 10h08, le 02 mai 2017 , Modifié à 10h58, le 02 mai 2017

Louis Aliot explique que le Front national "n’a pas à recevoir de leçon" des résistants
© Montage Le Lab via LCI

À l’approche du second tour de la présidentielle, de nombreuses personnalités du monde artistique mais aussi d’anciens résistants prennent position contre la candidate du Front national Marine Le Pen. C’est le cas de Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin. "Quand j’imagine Marine Le Pen représenter la France, quand je réalise le risque qu’elle soit élue, je trouve cela monstrueux", s’est-il inquiété dans Le JDD . Ce mardi 2 mai sur LCI, Louis Aliot s’agace de ce procès fait à son parti et explique que le FN "n’a pas à recevoir de leçon de ces gens-là" car il a accueilli "autant" de résistants que les autres partis :

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- Louis Aliot : Il était pas seul, ce monsieur à Londres, hein. Je vous signale que Michel de Camaret, compagnon de la libération, était député du Front national en 1984, qu’un certain nombre d’autres compagnons de la libération faisaient partie du Front national et que le dernier soutien en date de Marine Le Pen, malheureusement décédé, Alain Griotteray, a été l’un des premiers résistants de France. On n’a pas à recevoir de leçon de ces gens-là. 



- Journaliste : Alors je vous cite quand même Daniel Cordier dans le Journal Du Dimanche : 'Le Pen, dans la vie politique française, représente la négation de tout ce pourquoi nous nous sommes battus. Ce retour est effrayant.



- Louis Aliot : Ça fait trente ans qu’on entend ça. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?

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Le vice-président du FN poursuit son name dropping et accuse le PS et le RPR d’avoir accueilli des "gens emblématiques de la collaboration" contrairement au Front national :

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Mais ils sont chez nous les résistants, chère madame. On en a autant que chez les autres. À la base du Front national, il y avait même Georges Bidault qui a succédé à Jean Moulin. Alors qu’on vienne pas nous reprocher des choses dont nous ne sommes pas responsables. Et puis, pour clôturer le débat, c’est monsieur Mitterrand qui a eu la francisque du maréchal Pétain et c’est monsieur Papon qui a été au RPR. Donc voyez qu’ils avaient, eux, des gens emblématiques de la collaboration que nous n’avons pas eu nous.

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Il ne précise opportunément pas que le Front national "a été fondé pour rassembler toutes les chapelles de l'extrême droite", comme le rappelait le politologue Jean-Yves Camus , dont d'anciens fascistes et néonazis, évincés à partir de 1978.

 

Interrogé ensuite sur l’affiche réalisée par Beate et Serge Klarsfeld, assimilant l’extrême droite de Marine Le Pen au nazisme, Louis Aliot s’emporte contre cette "diabolis[ation]" :

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Ce sont des militants, ces gens-là. Ils ont fait profession de lutter contre le Front national, pas aujourd’hui : ça fait trente ans qu’ils font ça. [...] Nous ne sommes pas des nazis ! [...] Il faut quand même arrêter de raconter des mensonges, des bêtises, et ne pas essayer de diaboliser un parti qui est né en 1972 et qui n’a rien à voir avec cette période-là.

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Il conclut en se félicitant de l’absence de mobilisation contre le FN lundi, en comparaison avec les manifestations de 2002 :

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Je trouve ça scandaleux. C’est de la manipulation. Mais ça ne prend plus. En 2002, quand Jean-Marie Le Pen est arrivé au deuxième tour, souvenez-vous de ce qu’il y avait dans la rue, aujourd’hui, voilà il y a quelques casseurs, toujours les mêmes, mais c’est terminé parce que les gens n’y croient plus. Personne ne croit que le Front national, que Marine Le Pen, que les cadres autour de Marine Le Pen sont des extrémistes dangereux. Personne ! Y’a que le cerveau malade de Macron.

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[BONUS TRACK]

Comme d’habitude, Mediapart et Quotidien ont été interdits de couvrir le meeting du 1er mai de Marine Le Pen. Voici l’explication fournie par Louis Aliot :

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Je vous signale que Mediapart avait organisé un débat des candidats à la présidentielle où il n’a pas voulu convier Marine Le Pen. Eh bien voilà, on applique la jurisprudence Mediapart. [...] On a peur de rien ! Ces gens-là sont intolérants. Ils ne veulent pas du débat démocratique en refusant d’inviter Marine Le Pen à un débat qu’ils organisent. Pourquoi voudriez-vous que nous, nous invitions Mediapart à nos réunions ?

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Quant à Quotidien, l’eurodéputé justifie ainsi la décision du FN : "Ils font de l’espionnage".

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