27 octobre 2015 : Louis Aliot dégaine le "grand remplacement politique". Dans une référence transparente à la théorie anti-immigration du "grand remplacement", l'eurodéputé et vice-président du Front national appelle ainsi les électeurs à "balayer ce vieux système" à l'occasion des élections régionales de décembre. Ce qui participe selon lui de la mise "en marche" du processus par lequel le FN remplacerait les partis traditionnels et ses représentants.
En commentaire à un article sur la volonté de Manuel Valls de "tout faire pour empêcher" que le FN emporte une région, y compris par la mise en oeuvre du front républicain, Louis Aliot écrit donc :
Aux urnes citoyens, balayez ce vieux système. Le grand remplacement politique est en marche. Le peuple va parler ! https://t.co/3LrIAwEXNk
— Louis Aliot (@louis_aliot) 28 Octobre 2015
À notre connaissance, il s'agit là d'une nouveauté dans son discours. Mais l'idée n'est pas totalement neuve au Front national. Bruno Gollnisch a par exemple déjà utilisé cette référence, dans un post de blog daté du 5 novembre 2014. À quelques mois des élections départementales, l'eurodéputé frontiste canal historique, ami proche de Jean-Marie Le Pen, évoquait alors "ce grand remplacement politique qui s’impose".
Notons que si la théorie de l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus ne fait pas l'unanimité parfaite au sein même du FN, les bons mots s'y référant sont visiblement moins problématiques. Notons encore qu'au caractère péjoratif du "remplacement" de population supposément induit par l'immigration, se substitue ici une idée beaucoup plus réjouissante de renouveau.
Et c'est évidemment beaucoup plus sympa.
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